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Des femmes activistes réduites violemment au silence par les forces de sécurité au Soudan


Carte du Soudan
Carte du Soudan

Les militantes des droits de l'homme au Soudan subissent des abus sexuels et des actes d'intimidation de la part des forces de sécurité dénoncent Human Rights Watch dans un rapport

Ce rapport de 61 pages intitulé Good Girls Don't Protest dont VOA Afrique a reçu la copie, documente les efforts déployés par les autorités soudanaises pour réduire au silence les femmes qui participent à des manifestations, à des campagnes de défense des droits ou à d'autres actions publiques, ou qui fournissent des services sociaux et de l'assistance juridique, ainsi que celles qui sont journalistes.

Selon HRW, le Service national de renseignement et de sécurité (NISS) s'est livré à une série d'abus comme le viol pour ternir l'image des femmes engagées dans la défense des droits humains ou des opposants politiques.

"Les femmes soudanaises qui défendent les droits humains font non seulement l'objet d'une répression politique comparable à celle subie par leurs homologues masculins, mais sont en outre susceptibles de subir des agressions sexuelles ainsi que des actes d'intimidation en raison de leur sexe", a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch.

"Les responsables soudanais de la sécurité profitent souvent des lois discriminatoires en vigueur dans le pays et des conventions sociales pour réduire ces femmes au silence", a-t-il ajouté.

HRW met en exergue une étudiante de l'ethnie Nuba, active dans la lutte contre le conflit au Kordofan du Sud. Elle a déclaré à des chercheurs que des agents de la sécurité nationale avaient fait pression sur sa famille au début de 2013 pour qu'elle cesse son activisme. Par après, son frère l'avait battue et séquestrée dans la maison familiale pendant des mois. Les agents de la sécurité "n'ont plus besoin de nous maintenir en garde à vue", a-t-elle dit à Human Rights Watch. "Les membres de nos familles le font à leur place."

Selon l'AFP, les autorités soudanaises n'étaient pas joignables pour commenter ce nouveau rapport mais Khartoum a nié par le passé plusieurs accusations de violations des droits de l'Homme par ses forces de sécurité.

Pourtant, les mêmes forces de sécurité sont souvenus accusées de commettre des abus contre la population surtout dans la région du Nil bleu.

Par ailleurs, les informations récoltées par HRW, prouvent qu'aucun agent de sécurité n'a été poursuivi pour ces violations, poursuit l'AFP.

"Les dirigeants du Soudan ont favorisé la création d'une atmosphère hostile aux femmes militantes", a conclu Daniel Bekele. "Maintenant, ils doivent prendre des mesures concrètes pour mettre fin à ces abus et pour lever les restrictions."

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