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Le bilan de l'attentat à Alexandrie passe à au moins deux policiers tués


Des barricades de police érigées à Alexandrie, en Egypte, 25 avril 2016. epa/ MAHMOUD TAHA ÉGYPTE OUT
Des barricades de police érigées à Alexandrie, en Egypte, 25 avril 2016. epa/ MAHMOUD TAHA ÉGYPTE OUT

Au moins deux policiers ont été tués samedi dans l'explosion d'une voiture piégée à Alexandrie, dans le nord de l'Egypte, au passage d'un convoi transportant le directeur de la sécurité de la ville, à deux jours de l'élection présidentielle.

Le premier policier est mort sur le coup. Une jeune recrue au sein de la police est par la suite décédée de ses blessures, a annoncé une source à la direction de la sécurité d'Alexandrie.

Blessées, cinq personnes ont été transportées à l'hôpital militaire de la ville, a ajouté la même source.

Le directeur de la sécurité d'Alexandrie, le général Mostafa el-Nemr, est en revanche indemne, ont indiqué ses services, cités par le journal d'Etat Al-Ahram. Il s'est d'ailleurs rendu sur place peu après l'attentat, selon des images diffusées par la télévision égyptienne.

Cette explosion s'est produite près d'un commissariat, dans un quartier résidentiel et une rue peu fréquentée d'Alexandrie, deuxième ville du pays. Une source du journal Al-Ahram a évoqué "une explosion terroriste qui a visé le convoi".

La zone a immédiatement été bouclée par un important dispositif de sécurité et militaire, a constaté un correspondant de l'AFP. Des débris de voitures endommagées par l'explosion et des carcasses noircies jonchant la rue restent visibles, a-t-il précisé.

Les photos prises peu après l'explosion et circulant sur internet montrent une épaisse fumée noire s'élevant dans la rue.

>> Lire aussi : Sissi semble incontournable malgré la crise dans le sud en Egypte

L'attentat n'a pour le moment pas été revendiqué. Le procureur général Nabil Sadek a ordonné l'ouverture d'une "enquête urgente et élargie", selon la presse d'Etat.

Avant l'élection

Cet attentat intervient à deux jours du début de l'élection présidentielle, au terme de laquelle le sortant Abdel Fattah Al-Sissi devrait être aisément réélu pour un second mandat.

M. Sissi est arrivé à la tête de l'Egypte après avoir destitué le président islamiste élu Mohamed Morsi en 2013. Il a remporté le scrutin de 2014 et a mené une répression contre l'opposition islamiste mais aussi libérale.

Sur fond de musique martiale, montrant ses hommes et son arsenal, l'armée a publié samedi après-midi sur sa page Facebook une vidéo d'une dizaine de minutes témoignant de l'engagement de ses forces à assurer la sécurité des citoyens lors de l'élection prévue de lundi à mercredi.

Le taux de participation constitue un rare enjeu du scrutin.

L'Egypte a été la cible ces dernières années d'attentats meurtriers, pour la plupart revendiqués par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Si ces derniers attaquent particulièrement les forces de sécurité, ils n'ont pas hésité à viser des civils à plusieurs reprises.

Le 31 octobre 2015, les 224 occupants d'un avion russe ont péri dans l'explosion de leur appareil dans la péninsule du Sinaï (est), une attaque revendiquée par l'EI.

L'année dernière, les coptes, minorité chrétienne représentant 10% des 96 millions d'habitants, ont été particulièrement visés. Le 9 avril, en pleine célébration du dimanche des Rameaux, des kamikazes de l'EI ont attaqué deux églises du nord de l'Egypte, à Tanta et à Alexandrie, faisant 45 morts.

Les autorités avaient alors décrété l'état d'urgence dans le pays, toujours en vigueur aujourd'hui.

Un peu plus d'un mois plus tard, 28 pèlerins chrétiens se rendant dans un monastère ont été tués dans un attentat à la bombe contre leur bus revendiqué par l'organisation extrémiste.

Mais l'attentat le plus meurtrier de l'histoire de l'Egypte a frappé une mosquée dans la péninsule du Sinaï tuant 300 fidèles en novembre dernier. Soupçonné d'en être l'auteur par les autorités, l'EI ne l'a pas revendiqué.

Réagissant au carnage, le président Abdel Fattah al-Sissi avait donné trois mois à son chef d'état-major et son ministre de l'Intérieur pour rétablir la sécurité et la stabilité au Sinaï.

Cette date limite a depuis été prolongée, et les forces armées ont lancé leur campagne, la plus importante à ce jour, pour mettre fin à l'insurrection jihadiste qui sévit depuis cinq ans.

L'armée, qui communique régulièrement sur le bilan de l'opération, assure avoir éliminé plus d'une centaine de jihadistes et déplore la perte d'au moins 20 soldats.

L'opération pourrait affaiblir l'EI au Sinaï, limité à un millier de combattants inconditionnels. Mais elle n'entraînera pas une victoire décisive et ne mettra pas fin aux attaques de l'EI, préviennent des analystes.

Avec AFP

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