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Turquie : le Parlement prolonge d'un an le mandat des militaires turcs en Irak et Syrie


Des chars et des véhicules blindés de l'armée turque se déplacent vers la frontière syrienne dans Karkamış, Turquie, 25 août 2016.
Des chars et des véhicules blindés de l'armée turque se déplacent vers la frontière syrienne dans Karkamış, Turquie, 25 août 2016.

Le Parlement turc a autorisé samedi, à une large majorité, les militaires turcs à mener pendant encore un an des missions en Irak et en Syrie.

En vertu de cette décision, les militaires turcs pourront agir en Irak et en Syrie jusque fin octobre 2017.

Après avoir longtemps été accusé de complaisance avec les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), Ankara a lancé le 24 août une offensive militaire jusqu'en Syrie, baptisée "Bouclier de l'Euphrate", pour chasser l'EI mais aussi les milices kurdes de la frontière.

Le mandat des militaires avait été adopté une première fois en octobre 2014 avant d'être renouvelé une première fois jusqu'en septembre 2015, puis une seconde jusqu'au dimanche 2 octobre 2016.

La décision a été approuvée par les élus du Parti de la justice et du développement (AKP, au pouvoir), les sociaux-démocrates du CHP et les nationalistes du MHP. Seul le parti prokurde du HDP (Parti démocratique du peuple) s'est opposé à cette prolongation, souhaitée par le gouvernement.

Compte tenu de la majorité dont dispose l'AKP au Parlement, l'issue du vote faisait peu de doute.

Dans un discours prononcé à l'occasion de la rentrée parlementaire, le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué samedi que l'offensive militaire avait initialement pour objectif de créer "une zone de sécurité sans organisations terroristes", d'environ 5.000 kilomètres.

Le dirigeant turc s'est également félicité de la réussite de l'offensive dans la localité syrienne de Jarablos, affirmant que de nombreux Syriens étaient revenus y vivre depuis qu'elle avait été reprise à l'EI et que la population était passée de 2.000 à 40.000.

Sur le front irakien, les militaires turcs sont présents dans la base de Bashiqa, dans la province de Ninive, pour entraîner des volontaires irakiens sunnites en vue d'une reconquête de Mossoul, deuxième ville d'Irak tombée aux mains de l'EI en juin 2014.

Une offensive complexe annoncée depuis janvier 2015 mais est retardée compte tenu des dissensions, toujours perceptibles entre Washington et Bagdad, mais aussi de la crise politique qui perdure à Bagdad.

M. Erdogan a prévenu l'Irak et les alliés occidentaux que "la Turquie ne pouvait être exclue de la table des négociations" sur une telle offensive.

"Les autres pays n'ont pas une frontière comparable comme nous l'avons (avec l'Irak) et ils voudraient que nous restions des spectateurs", a-t-il dénoncé au Parlement.

L'offensive sur Mossoul pourrait affecter plus d'un million de personnes, a prévenu le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Des déplacés s'ajouteraient aux quelque 3,38 millions d'Irakiens qui ont déjà dû quitter leurs foyers depuis janvier 2014.

Avec AFP

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