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Haïti : le parti au pouvoir grand gagnant des municipales


Jovenel Moise, du parti PHTK lors d’une conférence de presse à Port-au-Prince, le 5 novembre 2015. Image: AP
Jovenel Moise, du parti PHTK lors d’une conférence de presse à Port-au-Prince, le 5 novembre 2015. Image: AP

Le parti au pouvoir PHTK (Parti haïtien tet kale) est le grand gagnant des élections municipales haïtiennes du 25 octobre dont les résultats ont été publiés dans la nuit de lundi à mardi par le conseil électoral provisoire.

Le PHTK remporte plus d'une trentaine de mairies, sur les 140 que compte Haïti, dont la mairie de Port-au-Prince pour laquelle 63 candidats étaient en lice.

La tenue de ces élections municipales permet au pays de la Caraïbe de renouer avec l'ordre constitutionnel : à cause d'une crise profonde entre le pouvoir exécutif et l'opposition, ces scrutins municipaux ont été organisés avec plus de trois années de retard.

Entre temps, les maires dont les mandats étaient arrivés à terme avaient été progressivement remplacés par des agents exécutifs intérimaires, nommés directement par la présidence.

Ce scrutin municipal à tour unique révèle l'éclatement de la scène politique haïtienne: les personnes élues maires sont issues de près d'une trentaine de partis politiques différents.

Ce vote illustre également la faiblesse de la participation citoyenne. Le poste de maire de Port-au-Prince a été emporté par le candidat du PHTK avec à peine plus de 10.000 voix, alors que la capitale compte plus de 500.000 électeurs.

Tous les candidats et partis ont désormais 72 heures pour contester ces résultats préliminaires publiés par le conseil électoral provisoire (CEP). Les nouveaux élus prendront leur fonction une fois que les tribunaux électoraux auront entendu les plaintes et rendu leurs verdicts au CEP.

Après des années de crise politique empêchant la tenue de tout scrutin, Haïti s'est lancé en 2015 dans un marathon électoral avec l'organisation, sur trois journées de vote, les élections municipales, législatives et présidentielles.

Le premier tour du scrutin législatif, le 9 août, avait été émaillé de violences et de fraudes, obligeant le CEP à annuler le vote dans près d'un quart des circonscriptions du pays.

La deuxième journée de vote, rassemblant le second tour des législatives, le premier tour de la présidentielle et l'unique tour des législatives, s'est déroulée le 25 octobre sans incidents majeurs mais les accusations de fraudes se sont multipliées dans les jours qui ont suivi.

Les résultats préliminaires du premier tour de l'élection présidentielle, annonçant le candidat du PHTK en tête avec 32% des scrutins, sont notamment très contestés par l'opposition qui dénonce un "coup d'état électoral".

Le CEP devrait annoncer cette semaine les résultats définitifs du premier tour de la présidentielle, afin de respecter le calendrier électoral qui prévoit la tenue du second tour présidentiel le 27 décembre.

Depuis la fin de la dictature des Duvalier en 1986, Haïti connaît une crise démocratique émaillée de coups d'Etat et d'élections contestées qui fragilisent le développement économique du pays le plus pauvre de la région, encore marqué par le terrible séisme de janvier 2010 qui avait fait plus de 200.000 morts.

Avec AFP

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