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Coup de filet contre des mafieux exploitant l'accueil des migrants en Italie


Des femmes sont détenus dans un camp pour réfugiés à Rome, en Italie, le 6 mai 2017.
Des femmes sont détenus dans un camp pour réfugiés à Rome, en Italie, le 6 mai 2017.

La police italienne a annoncé lundi un coup de filet contre un réseau mafieux soupçonné d'avoir infiltré et exploité le marché des services aux demandeurs d'asile, avec l'aide d'une association catholique.

Le clan Arena, une famille de la 'Ndrangheta, la puissante mafia calabraise, est soupçonné d'avoir détourné d'importantes sommes en fournissant des services destinés aux centres d'accueil d'Isola Capo Rizzuto, l'un des plus grands d'Italie, et de Lampedusa.

Plus de 500 policiers ont participé dans la nuit au coup de filet qui a visé 68 personnes soupçonnées d'association mafieuse, fraude, détournement d'argent public et vol, a annoncé la police de Catanzaro (Calabre, sud) dans un communiqué.

L'enquête a révélé que le clan a contrôlé pendant plus de 10 ans, "à son profit", la gestion du centre d'Isola Capo Rizzuto, qui a accueilli jusqu'à 1.500 personnes, a ajouté la police.

Parmi les personnes arrêtées figure Leonardo Sacco, 35 ans, le directeur de l'association catholique Misericordia, qui gère officiellement ce centre.

Selon les médias italien, un prêtre local figure aussi parmi les suspects.

Des soupçons de malversations pesaient depuis des années sur les gestionnaires du centre d'Isola Capo Rizzuto, où la qualité des services rendus aux migrants (hébergement, nourriture, etc.) n'était manifestement pas au niveau des sommes versées par l'Etat.

D'une manière générale, l'Italie peine à assurer un suivi de la qualité de l'accueil des quelque 175.000 migrants actuellement hébergés dans une multitude de centres répartis sur tout son territoire. Ces centres sont gérés par des coopératives mais financés par l'Etat, qui a évalué leur budget à autour de trois milliards d'euros pour 2017.

En Calabre, le clan Arena était lui-même déjà sous étroite surveillance et semble avoir des activités très diversifiées : en 2012, la police a ainsi saisi plus de 350 millions d'euros de biens lui appartenant dans la même région, y compris un immense parc éolien.

Avec AFP

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