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Avis mitigés à Brazzaville face à la course au vaccin anti-Covid


Des avis mitigés à Brazzaville sur le futur vaccin anti-Covid, à Brazzaville, le 19 novembre 2020. (VOA/Arsène Séverin)
Des avis mitigés à Brazzaville sur le futur vaccin anti-Covid, à Brazzaville, le 19 novembre 2020. (VOA/Arsène Séverin)

La population de la capitale congolaise s’exprime diversement sur le futur vaccin contre le coronavirus. Malgré les assurances des scientifiques locaux sur le bienfait du vaccin, nombreux affichent leur réticence.

Au bureau de l’OMS Afro, à Mafouta, un quartier sud de Brazzaville, le responsable vaccin et coordonnateur de la lutte anti-Covid assure que des stratégies sont en train d’être mises en place pour que l’Afrique bénéficie également du vaccin, dès que le tout premier sera homologué.

Pour Dr Richard Mihigo, plus de 60% des doses du vaccin anti-Covid seront financés grâce à la solidarité mondiale initiée par l’OMS.

"La Banque mondiale a annoncé 12 milliards de dollars qui pourraient aider 100 pays dans le monde y compris de nombreux pays africains à financer ce vaccin. Une autre banque africaine a décidé d’apporter 5 milliards de dollars pour soutenir cet effort", annonce Dr Mihigo.

Le médecin estime que ce vaccin dont l’accès sera équitable va aider l’Afrique à reprendre "son semblant de vie normale".

Dr Richard Mihigo, responsable vaccin à l'OMS Afrique à Brazzaville, le 19 novembre 2020.
Dr Richard Mihigo, responsable vaccin à l'OMS Afrique à Brazzaville, le 19 novembre 2020.

Des scientifiques en alerte

Dans son laboratoire de la Fondation congolaise pour et la recherche médicale, à Brazzaville, la professeure Francine Ntoumi, les yeux dans le microscope, est à la recherche de la souche du virus Covid qui circule dans le pays. C’est important pour le type du vaccin à adopter, explique-t-elle.

"Il n’est pas dit qu’un vaccin qui a 95% d’efficacité aux Etats-Unis aura aussi cette efficacité sur le continent. L’Africa CDC prépare des sites cliniques pour pouvoir tester ces vaccins", indique la chercheuse biologiste moléculaire.

Francine Ntoumi prévient également que le vaccin ne sera pas disponible pour toutes les populations africaines. "Donc chaque pays doit déterminer quelles sont les populations devront accès en priorité au vaccin", souligne-t-elle.

Professeure Francine Ntoumi, biologiste moléculaire à Brazzaville, le 19 novembre 2020.
Professeure Francine Ntoumi, biologiste moléculaire à Brazzaville, le 19 novembre 2020.

Loin des analyses scientifiques, les Brazzavillois ont une opinion partagée sur ce vaccin tant attendu. Nombreux s’étaient déjà montrés très hostiles à une éventuelle campagne de tests de vaccin.

"Pour moi, ce n’est pas une bonne nouvelle. A mon avis, ce n’est pas la vraie solution, la solution est certainement ailleurs", affirme Lebon Ziavoula.

Alphonse Ndongo, patron d’un restaurant, voit plutôt dans cette course "une bonne nouvelle", arguant que les commerçants vont à nouveau devoir voyager.

"Beaucoup de Congolais dépendent de leurs petites activités commerciales avec Dubaï, la Chine, la Turquie ou la France. Grâce à ce vaccin, les gens pourront à nouveau se mouvoir", se satisfait M. Ndongo.

Selon le dernier point, les autorités sanitaires annoncent 93 décès sur plus de 5.600 cas de contamination de Covid-19.

Vaccin anti-Covid: les Brazzavillois "ont peur"
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