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Au moins 3 morts dans les affrontements au Kenya, l'ONU craint une "escalade de violence"


Des partisans de l'opposition fuient la police anti-émeute lors d'une manifestation à Kibera Slums, Nairobi, Kenya, le 23 mai 2016.
Des partisans de l'opposition fuient la police anti-émeute lors d'une manifestation à Kibera Slums, Nairobi, Kenya, le 23 mai 2016.

Les Nations unies et les principaux donateurs internationaux du Kenya ont mis en garde mardi contre une "escalade de la violence" après la mort de trois civils lors de manifestations de l'opposition réclamant la dissolution de la commission électorale kényane en amont de la présidentielle du 8 août 2017.

S'exprimant à Genève, le porte-parole du Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme, Rupert Colville, s'est dit "très préoccupé par l'escalade de la violence marquant ces manifestations hebdomadaires".

"Nous exhortons à la fois les autorités et les organisateurs à coopérer afin de s'assurer que les manifestants pacifiques soient à l'abri des éléments violents qui rejoignent ces manifestations", a-t-il ajouté, affirmant en outre qu'il est "vital que la réaction des autorités à la présence de tels éléments ne soit pas disproportionnée".

Plusieurs manifestations contre la Commission électorale (IEBC) ont été organisées par l'opposition depuis le 25 avril. Elle estime que l'IEBC est favorable au camp présidentiel et n'est pas en mesure de garantir l'équité des prochaines élections générales.

Lundi, deux personnes ont été tuées par balle à Siaya (ouest), où les forces anti-émeute ont tiré "pour se défendre" face à "une foule utilisant des lance-pierres", selon un communiqué de la police. Vingt-neuf policiers ont en outre été blessés, a ajouté la même source.

Non loin de là, à Kisumu, grande ville de l'ouest du pays acquise à l'opposition, une personne est décédée d'une blessure à la tête provoquée par une chute alors qu'elle fuyait les gaz lacrymogènes lancés par les policiers.

Les leaders de l'opposition ont eux affirmé que plusieurs de leurs partisans avaient été "tués en divers endroits du pays", sans donner de bilan précis. D'autres manifestations ont été dispersées à l'aide de gaz lacrymogènes et canons à eau à Nairobi et dans la ville côtière de Mombasa.

Mardi, la justice kényane a inculpé au moins treize personnes pour "manifestation illégale", neuf à Nairobi et quatre à Kisumu.

"Nous sommes profondément préoccupés par l'escalade de la violence lors de ces manifestations", ont eux aussi assuré les ambassadeurs d'une dizaine de pays occidentaux, dont les Etats-Unis, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que de l'Union européenne, dans un communiqué commun.

"Nous appelons le gouvernement kényan à enquêter sur les actions des forces de sécurité et à poursuivre quiconque a fait un usage excessif de la force", ont poursuivi les ambassadeurs, demandant également aux manifestants d'"agir pacifiquement".

La coalition d'opposition emmenée par Raila Odinga et plusieurs organisations de la société civile réclament la dissolution de l'actuelle IEBC, qui avait organisé la présidentielle de 2013 remportée par Uhuru Kenyatta.

Le résultat avait été contesté par M. Odinga, ancien Premier ministre dans le gouvernement d'unité nationale formé après les violences post-électorales de 2007-2008 (plus de 1.100 morts).

Selon le communiqué de la police, des gardiens de prison escortant un bus de "dangereux criminels" dans le sud-ouest du Kenya ont par ailleurs tiré sur une foule voulant les libérer et ont blessé cinq "émeutiers".

Avec AFP

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