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Attentats de Bruxelles : un suspect inculpé, "marche contre la peur" annulée


Des soldats belges patrouillent devant le Grand Palais de Bruxelles après des attentats de Bruxelles, Belgique, 24 mars 2016
Des soldats belges patrouillent devant le Grand Palais de Bruxelles après des attentats de Bruxelles, Belgique, 24 mars 2016

La traque pour "anéantir" le réseau jihadiste à l'origine des attentats de Bruxelles et Paris a enregistré une avancée samedi avec l'inculpation d'un suspect susceptible d'être le troisième homme de l'attaque contre l'aéroport de la capitale belge, où une "marche contre la peur" a dû toutefois être annulée.

Alors que la menace terroriste reste élevée, les autorités ont invoqué des raisons de "sécurité" pour demander samedi le report de "quelques semaines" de cette manifestation prévue dimanche à Bruxelles après les attentats les plus meurtriers depuis 1945 en Belgique.

Les forces de l'ordre de la capitale de l'Union européenne, qui vit au rythme des fausses alertes et des opérations policières, sont déjà très sollicitées, ont-elles justifié.

"La sécurité des citoyens est une priorité absolue", ont acquiescé les organisateurs, qui souhaitaient "montrer à ceux qui veulent nous mettre à genoux que nous resterons debout".

Après les attentats jihadistes de janvier 2015 à Paris, environ 1,5 million de personnes avaient défilé contre le terrorisme dans la capitale française, un moment de communion que l'état d'urgence avait en revanche empêché après les attaques du 13 novembre.

La situation peine à retourner à la normale quatre jours après les attentats suicides à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles qui ont fait mardi, selon un nouveau bilan, 31 morts et 340 blessés, dont 62 sont encore aux soins intensifs.

L'aéroport de Zaventem restera fermé au moins un jour de plus, jusqu'à lundi inclus, sapant les vacances de Pâques de nombreux Belges.

Le 3e homme ?

Un premier suspect, Fayçal C., arrêté jeudi, a été inculpé pour "assassinats terroristes" dans l'enquête sur les attentats bruxellois, a annoncé le parquet fédéral belge.

Les enquêteurs ont-ils mis la main sur "l'homme au chapeau", repéré près des deux kamikazes de l'aéroport et recherché depuis mardi? C'est une "hypothèse", confirme à l'AFP une source proche de l'enquête, en attendant une éventuelle identification formelle.

Cet homme, chapeau sombre et veste claire, poussant un chariot avec un bagage sur les images de vidéosurveillance, était arrivé à l'aéroport mardi matin avec les kamikazes, Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui, tous deux liés aux commandos parisiens du 13 novembre.

Selon les enquêteurs, il avait alors "déposé un grand sac" contenant "la charge explosive la plus importante" avant de quitter les lieux. Mais sa bombe n'avait pas explosé.

Un autre suspect non identifié est recherché pour avoir été aperçu avec un sac près du kamikaze du métro bruxellois, Khalid El Bakraoui, le frère d'Ibrahim.

Depuis les attentats du 13 novembre, les plus meurtriers jamais commis en France avec 130 morts, et revendiqués comme ceux de Bruxelles par le groupe Etat islamique (EI), un autre Belge, Mohamed Abrini, soupçonné d'avoir joué au moins un rôle logistique, est aussi traqué.

Avec plus d'une trentaine d'hommes morts ou arrêtés, le réseau qui a commis les tueries de Paris et de Bruxelles "est en voie d'être anéanti", a assuré vendredi François Hollande. Mais "il y a d'autres réseaux" et "il y a toujours une menace qui pèse", a prévenu le président français.

La France dit en effet avoir déjoué un projet d'attentat "à un stade avancé" en arrêtant jeudi le Français Reda Kriket, un ex-braqueur de 34 ans. Des fusils d'assaut et des explosifs ont été découverts dans un appartement en banlieue parisienne après son interpellation.

Surtout, là encore, les mouvances jihadistes française et belge semblent s'imbriquer en une seule. Kriket avait été condamné par contumace l'an dernier en Belgique dans le procès d'une filière jihadiste vers la Syrie, dont l'un des principaux prévenus n'était autre que le Belge Abdelhamid Abaaoud, figure des jihadistes francophones de l'EI et un des organisateurs présumés du 13 novembre.

Rabah N., arrêté vendredi à Bruxelles dans l'enquête franco-belge sur cet autre réseau, a également été inculpé par la justice belge pour "participation aux activités d'un groupe terroriste".

Les autorités belges sont vivement critiquées pour n'avoir pas tout fait pour arrêter les suspects avant qu'ils passent à l'acte.

- Concert de Johnny Hallyday -

Pour faire, comme promis, "toute la lumière" sur ces réseaux, les enquêteurs franco-belges attendent beaucoup de Salah Abdeslam. Suspect-clé du 13 novembre arrêté à Bruxelles après plus de quatre mois de cavale au nez et à la barbe de la police belge, il a d'abord fait mine de collaborer tout en minimisant son rôle, avant de se murer dans le silence.

La France a demandé qu'il lui soit remis, ce à quoi il ne s'oppose plus après un refus initial.

Pendant ce temps, le difficile travail d'identification des victimes - une quarantaine de nationalités au total - se poursuit. Vingt-quatre personnes décédées ont été identifiées à ce stade, dont onze ressortissants étrangers de huit nationalités, a dit samedi la justice belge, parmi lesquels deux Américains, un Français, un Britannique, une Italienne et trois Néerlandais.

Les Belges se réunissent chaque jour depuis mardi place de la Bourse, au coeur de la capitale. Bougies, petits mots écrits à la craie sur la chaussée, distribution de "câlins gratuits" ont transformé la place en mémorial.

Samedi soir, un événement symbolique est attendu, avec la venue du chanteur Johnny Hallyday à Bruxelles. Le rockeur français, qui avait écrit une chanson en hommage aux victimes des attentats parisiens de janvier 2015, a maintenu son concert.

Une autre star, l'Américaine Mariah Carey, a, elle, annulé le sien prévu dimanche en invoquant des inquiétudes sécuritaires.

Avec AFP

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