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Une assurance maladie pour les journalistes du privé au Togo


Le SG du SYNJIT, Isidore Kouwonou, remettant la carte d’assuré au journaliste Kossi Balao, à Lomé, 14 avril 2021. (VOA/Kayi Lawson)
Le SG du SYNJIT, Isidore Kouwonou, remettant la carte d’assuré au journaliste Kossi Balao, à Lomé, 14 avril 2021. (VOA/Kayi Lawson)

Un syndicat de journalistes s'est associé à une compagnie d'assurance pour fournir une assurance maladie à ses membres, une première dans le pays.

Les journalistes togolais vivent dans une précarité quasi-absolue. Pour rendre leur travail un peu plus décent, le Syndicat des journalistes indépendants du Togo (SYNJIT), a pu décrocher une assurance maladie pour la corporation auprès de l’Institut national d’assurance maladie (INAM).

Depuis le 1er avril dernier, ces journalistes, du moins ceux qui y ont souscrit, et leurs ayant droits bénéficient d’une assurance maladie. Offrir de la protection sociale aux journalistes est l’une des priorités que s’est fixée le SYNJIT.

"Au Togo, peu sont les journalistes qui ont un salaire dans leurs organes. Presque tous les journalistes ne sont pas assurés, ne sont pas déclarés à la caisse nationale de sécurité sociale. Et étant conscient de cette situation, nous avons jugé bon de souscrire à l’assurance maladie", a expliqué Isidore Kouwonou, secrétaire-général du SYNJIT.

"Cela participe aussi à la liberté de la presse. Parce qu’un journaliste qui ne se sent pas à l’aise dans son travail, ne peut pas travailler en toute liberté", a précisé le syndicaliste.

La protection sociale est l’un des critères qui évalue la décence d’un travail ou sa précarité, rappelle Gilbert Adomey, coordonnateur à l’Institut national d’assurance maladie (INAM) pour la région de Lomé.

"Tout emploi qui n’a pas de protection sociale est un emploi précaire. Donc ça veut dire que jusqu'à aujourd'hui, votre emploi n’était pas vraiment un emploi très solide. Maintenant, vous évoluez vers l’emploi décent", a indiqué ce responsable de l’INAM.

Avec des cotisations mensuelles allant de 2.500 francs CFA, (moins de 5$) à 4.000 francs CFA (moins de 8$), selon la taille du ménage, les journalistes togolais assurés à l’INAM espèrent pouvoir mieux vivre.

"Ça relève d’une importance très capitale pour nous. Dans la mesure où ça permet à des journalistes qui ne sont pas payés, qui ne sont pas rémunérés, de pouvoir prendre en charge leur famille, de ne pas paniquer lorsqu’un membre de leur famille ou eux-mêmes tombent malade dans l’exercice de leur métier", a laissé entendre le journaliste Kossi Balao.

Son confrère Patrick Dégbévi estime qu’il pourra désormais se donner totalement à son travail.

"Quand votre enfant est couvert par l’assurance maladie, quand vous-même vous avez de petits soucis de santé, vous êtes couvert par l’assurance maladie, ça nous permet de nous donner à 100% sur le terrain, en réalité", a souligné Patrick Dégbévi.

La spécificité de l’assurance maladie pour ces journalistes togolais du privé est que ces derniers assument entièrement leurs cotisations. En tant qu’employés, une partie de ces cotisations devrait être supportée par les patrons de presse. Mais ce n’est pas le cas.

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