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Consternation et appels à la justice après la mort par balle d'un jeune activiste à Beni


Marche de la LUCHA à Beni, Nord-Kivu, RDC, 21 mai 2020. (Twitter/LUCHA RDC)
Marche de la LUCHA à Beni, Nord-Kivu, RDC, 21 mai 2020. (Twitter/LUCHA RDC)

Un jeune militant du mouvement citoyen LUCHA a été tué par balle jeudi à Beni, dans le Nord-Kivu, lors d’une marche pour exiger la fin des tueries dans l’est de la RDC. Les Etats-Unis ont réagi en exigeant que justice soit faite.

La mort par balle d'un jeune activiste du mouvement Lutte pour le changement (LUCHA) en République démocratique du Congo a causé un déferlement de sympathie, de colère et d'appels pour que justice soit faite.

Les jeunes de LUCHA dénonçaient jeudi, à travers une marche pacifique, les tueries dans Beni quand, d'après des témoignages, des policiers ont tiré pour les disperser.

"Nous manifestions pour exiger que les autorités mettent fin une fois pour toutes à ces tueries qui n’en finissent pas, mais un policier a ouvert le feu et notre camarade de 21 ans, Freddy Kambale, a été atteint d’une balle à la tête. Nous l’avons conduit à l’hôpital et il est mort", a déclaré à VOA Afrique un des membres de LUCHA, Steward Muhindo, depuis Beni, où l'incident a eu lieu.

Ces jeunes estiment que plus de 300 personnes ont été tuées depuis mars dans cette partie du Nord-Kivu déjà frappée par l’épidémie d’Ebola et la pandémie de la maladie COVID-19.

"Nous espérons qu’une enquête appropriée sera diligentée et que toute personne dont la culpabilité aura été établie répondra de ses actes", ont réagi les Etats-Unis à travers un communiqué de leur ambassade à Kinshasa, après avoir appris la nouvelle.

Selon des sources locales, deux policiers ont été arrêtés après l'incident.

Dans le même temps, une vingtaine de jeunes de LUCHA interpellés durant la marche ont été relâchés.

Les Etats-Unis ont aussi demandé que le gouvernement congolais fasse tout pour mettre fin à l’insécurité dans cette partie du pays. A Beni comme en Ituri, dans le Nord-Est, des groupes armés sèment la terreur et la mort depuis des décennies.

L’Union européenne a aussi formulé une demande similaire.

A Beni, les massacres à répétitions sont attribués aux rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) qui y sévissent. Ils ont la manie d'égorger leurs victimes à la machette et d'autres armes blanches. Une situation désastreuse qui perdure, même si l’armée a à plusieurs reprises annoncé avoir capturé les quartiers généraux de ces groupes et neutralisé les seigneurs de guerre. En général, l'accalmie dure juste pour un temps avant que des tueries ne reprennent de plus belle

"Au lieu de nous terrifier, avec ton assassinat odieux caché derrière un simulacre, ils viennent de nous requinquer dans notre détermination et engagement citoyen pour un Congo meilleur", lit-on dans un hommage émotif publié sur le blog de l'association.

Pour l'instant aucune réaction des autorités nationales. Au niveau local, le maire de Beni n'a pas décroché son téléphone malgré de nombreux appels de VOA Afrique cherchant à obtenir une réaction de sa part.

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