Jacob Zuma, empêtré dans de nombreux scandales, a été contraint en février à la démission. Son successeur, Cyril Ramaphosa, a promis de tourner la page des scandales politico-financiers et s'est engagé à relancer l'économie sud-africaine en berne.
La "corruption", qui "semble endémique dans les entreprises publiques", dont certaines sont au bord de la faillite, a fait "baisser le taux de croissance et soutiré des ressources (publiques) à des fins privées", a estimé M. Gordhan dans une tribune publiée dimanche dans le journal Sunday Times.
Depuis l'arrivée au pouvoir de M. Ramaphosa, "nous avons recollé les pièces du puzzle qui permettent d'expliquer comment les entreprises publiques ont été utilisées afin de profiter à une minorité (...). Beaucoup de personnes avec des responsabilités politiques, des fonctionnaires et autres ont bénéficié directement" de cette corruption "ou ont simplement fermé les yeux", ajoute-t-il.
Mais "nous avons appris que changer les conseils d'administration compromis ne serait pas suffisant (...). Il faut aller plus loin en se débarrassant des directeurs complices", poursuit-il.
"Démanteler" ce système "va nécessiter du temps et demander à nos dirigeants d'agir avec courage", prévient M. Gordhan, appelant à "récupérer les biens acquis de façon criminelle et à poursuivre les responsables."
Le ministre a aussi dénoncé "la contre-attaque dangereuse et sans scrupule" destinée à contrer les efforts du gouvernement pour lutter contre la corruption.
Une commission, où se succèdent d'anciens ministres mais aussi certains encore en fonction, est actuellement chargée de se pencher sur les nombreuse affaires qui ont émaillé la fin du règne de Jacob Zuma.
Ce dernier est notamment soupçonné d'avoir accordé de juteux contrats publics et des avantages à une riche famille, les Gupta. Il l'a toujours nié, concédant seulement être proche de ces hommes d'affaires.
Avec AFP