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Tunisie : des manifestants en colère avant une nouvelle audience du procès Belaïd


Un manifestant tient une banderole "Nahda dégage" lors d'une manifestation contre islamiste dirigé par le gouvernement de la Tunisie, 6 août 2013 à Tunis. (AP Photo / Amine Landoulsi)
Un manifestant tient une banderole "Nahda dégage" lors d'une manifestation contre islamiste dirigé par le gouvernement de la Tunisie, 6 août 2013 à Tunis. (AP Photo / Amine Landoulsi)

Des responsables politiques et proches de l'opposant tunisien Chokri Belaïd, assassiné en 2013, ont manifesté leur colère vendredi face aux "zones d'ombre" du dossier, à l'ouverture d'une nouvelle audience du procès dans lequel 24 personnes sont jugées.

Belaïd, farouche critique du parti islamiste Ennahda qui était au pouvoir en 2013, a été tué devant son domicile le 6 février de cette année-là, un meurtre qui avait choqué le pays et entraîné une grave crise politique en pleine transition post-révolutionnaire.

Les autorités ont attribué cet assassinat à la mouvance jihadiste et annoncé un an plus tard avoir abattu son meurtrier présumé, Kamel Gadhgadhi, mais la famille du défunt dénonce des "zones d'ombre" et réclame la "vérité".

Son parti, le Front populaire (FP, gauche), avait appelé à une "manifestation de colère" vendredi à l'occasion d'une nouvelle audience du procès de 24 Tunisiens poursuivis pour leur implication présumée dans le meurtre.

"Fidèles au sang des martyrs", "Chokri repose-toi, on va continuer le combat", ont notamment scandé les quelque 300 participants.

Brandissant des drapeaux tunisiens et le portrait du défunt, ils ont visé nommément le chef du parti Ennahda, Rached Ghannouchi, et le président Béji Caïd Essebsi. "Béji et Ghannouchi, vous êtes les ennemis des martyrs", ont-ils clamé.

"Cela fait trois ans que ce dossier est instruit, sans résultat. Il y a une volonté politique d'entraver son avancement", a dit à l'AFP un responsable du FP Ammar Amrousia.

Malgré la présence des forces de l'ordre, des manifestants sont parvenus à entrer dans l'enceinte du tribunal, en criant "le peuple veut une magistrature indépendante", selon la journaliste de l'AFP.

Reporté à plusieurs reprises, ce procès dure depuis une année.

L'assassinat de Chokri Belaïd a été revendiqué par des jihadistes ralliés au groupe Etat islamique (EI), au même titre que celui d'un autre opposant, le député Mohamed Brahmi, en juillet 2013.

La crise provoquée par ces deux assassinats avait contraint les islamistes d'Ennahda a cédé le pouvoir, début 2014, à un gouvernement de technocrates, au terme d'un dialogue national mené par un quartette, lauréat du prix Nobel de la paix 2015.

Avec AFP

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