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Trump juge "ridicules" les accusations de piratage de Moscou


Rex Tillerson et Vladimir Poutine (Archives)
Rex Tillerson et Vladimir Poutine (Archives)

Donald Trump a jugé "ridicules" dimanche les informations selon lesquelles la Russie se serait ingérée dans l'élection présidentielle américaine dans le but de l'aider à accéder à la Maison blanche.

"Je pense que c'est ridicule. Je pense que c'est encore une excuse. Je n'y crois pas du tout", a-t-il déclaré dans une interview accordée samedi à l'émission de télévision Fox News Sunday et diffusée dimanche.

Il a accusé les démocrates d'alimenter la presse avec tout cela. Citant des responsables américains au fait de l'affaire, le Washington Post a écrit vendredi que les agences du renseignement avaient identifié des individus liés au gouvernement russe responsables du piratage de milliers de courriels du Comité national démocrate et du président de campagne d'Hillary Clinton, John Podesta.

Ces courriels auraient ensuite été envoyés à l'organisation WikiLeaks, qui les a publiés pendant la campagne. Les pirates informatiques russes sont décrits comme des personnes connues des services de renseignement et membres d'une large opération destinée à réduire les chances d'élection de Hillary Clinton et favoriser Donald Trump le 8 novembre.

"L'objectif de la Russie était de favoriser un candidat par rapport à l'autre, afin de faire élire Trump", rapporte un responsable américain cité par le Washington Post. Les dénégations de Trump pourraient le mettre en porte-à-faux avec les agences de renseignement américaines.

D'autant que les interrogations sur la proximité de la future administration avec Moscou ont été renforcées par l'hypothèse de la désignation au secrétariat d'Etat du PDG d'Exxon Mobile, Rex Tillerson, réputé proche de Vladimir Poutine et opposant déclaré aux sanctions contre la Russie.

"Cela m'inquiète qu'il ait une telle relation personnelle avec Vladimir Poutine et qu'ils aient de toute évidence fait de nombreuses affaires ensemble", a déclaré dimanche le sénateur républicain John McCain, ancien candidat à la Maison blanche. "Cela orienterait son approche de Vladimir Poutine et de la menace russe", a-t-il ajouté pendant l'émission "Face the Nation" sur la chaîne CBS.

John McCain a dit ne pas comprendre que Trump s'obstine à nier les ingérences de la Russie. "Je ne sais pas quoi en penser car il est évident que les Russes se sont ingérés" dans le processus électoral, a souligné le sénateur, membre de la Commission des forces armées.

"Qu'ils aient interféré au point d'essayer de faire élire un candidat en particulier, je pense que cela doit faire l'objet d'une enquête, mais les faits sont têtus", a-t-il poursuivi. John McCain et un autre sénateur républicain influent, Lindsey Graham, ont annoncé dimanche dans un communiqué publié conjointement avec leurs homologues démocrates Chuck Schumer et Jack Reed qu'ils travailleraient ensemble sur cette question.

"Cela ne peut pas devenir une question partisane. Les enjeux sont trop élevés pour notre pays", ont-ils fait valoir.

La conseillère de Trump, Kellyanne Conway, a assuré que le futur président ne s'opposerait pas à l'enquête du Congrès mais ajouté qu'il pensait que ces révélations de presse visaient à délégitimer son élection.

"Il respecte totalement la communauté du renseignement", a-t-elle dit sur CBS.

"Ce qu'il a qualifié de risible ou ridicule, c'est que cela aurait visé à le faire élire à la présidence." En octobre, le gouvernement américain avait formellement accusé la Russie de mener une campagne de piratage informatique contre le Parti démocrate à l'approche de l'élection.

Barack Obama a demandé aux agences américaines du renseignement d'ouvrir une enquête sur le piratage informatique et sur l'intervention de puissances étrangères dans la campagne, a-t-on appris vendredi.

Un rapport doit lui être remis avant son départ de la Maison blanche le 20 janvier. Les agences de renseignement américaines n'ont pas établi l'implication du Kremlin dans les piratages ni le transfert des courriels à WikiLeaks.

Les acteurs étaient éloignés d'"un cran" du gouvernement russe et n'étaient pas des fonctionnaires, rapporte le principal responsable cité par le Washington Post.

Avec Reuters

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