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Soudan du Sud: le Conseil trop divisé pour renouveler le mandat de la Minuss


Vue d'une session du Conseil de sécurité de l'ONU à New York
Vue d'une session du Conseil de sécurité de l'ONU à New York

Le Conseil de sécurité a prolongé de 24 heures le mandat de ses Casques bleus au Soudan du Sud qui venait a expiration jeudi et espère pouvoir prendre vendredi une décision sur un nouveau mandat.

Les Etats-Unis avaient proposé initialement un projet de résolution renouvelant le mandat pour un an, jusqu'au 15 décembre 2017.

Mais la Russie notamment a émis des objections sur plusieurs points du texte.

Selon l'ambassadeur adjoint russe Petr Iliichev, les Etats-Unis ont cherché "à ajouter une référence à des sanctions" que le Conseil pourrait prendre contre les belligérants, ainsi qu'à l'utilisation de drones par la Minuss (mission de l'ONU au Soudan du sud), "ce que le gouvernement sud-soudanais n'accepte pas".

"Certaines délégations ont depuis le début de très sérieuses inquiétudes" sur ce texte, a-t-il affirmé, en n'excluant pas un nouveau blocage.

Dans ce cas, les 15 pays du Conseil pourraient se donner un mois de réflexion en prolongeant à nouveau temporairement le mandat actuel, selon des diplomates.

"Nous travaillons à mettre au point le renouvellement de mandat le plus solide possible afin de donner à la Minuss les outils dont elle a besoin pour remplir sa mission", a déclaré un responsable américain.

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France militent depuis des mois pour un embargo sur les armes au Soudan du Sud, afin de limiter le flot d'armes qui alimente la guerre civile, et des sanctions ciblées contre des responsables des deux camps, dont l'ex-chef rebelle Riek Machar, chassé de Juba par l'armée du président Salva Kiir.

Mais la Russie, la Chine, le Venezuela et les pays africains membres du Conseil de sécurité,- Angola, Sénégal, Egypte -, s'y opposent.

Le mandat des Casques bleus est axé sur la protection des civils et la promotion d'un accord de paix conclu en août 2015 mais jamais appliqué.

Le Conseil a décidé il y a plusieurs mois d'adjoindre aux quelque 14.000 Casques bleus une force régionale de protection de 4.000 hommes afin de mieux protéger les civils dans la capitale Juba, théâtre en juillet dernier d'affrontements meurtriers et d'exactions.

Le gouvernement du Soudan du Sud a annoncé fin novembre avoir accepté le déploiement de cette force militaire additionnelle sous mandat de l'ONU, après plusieurs mois d'atermoiements, mais elle n'est toujours pas opérationnelle.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a mis en garde à la mi-novembre contre le risque "d'atrocités de masse" au Soudan du Sud et a averti que les Casques bleus n'auraient pas les moyens de les empêcher.

Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 2,5 millions de déplacés.

Avec AFP

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