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L'ONU redoute un "vide sécuritaire" après le départ de soldats de l'Afrique centrale


Joseph Kony, l'un des chefs rebelles les plus recherchés du monde (photo prise en 2006).
Joseph Kony, l'un des chefs rebelles les plus recherchés du monde (photo prise en 2006).

L'ONU a dit mardi redouter un "vide sécuritaire" en Afrique centrale après le retrait des troupes ougandaises, sud-soudanaises et américaines qui traquaient en vain depuis des années le chef de la rébellion de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), Joseph Kony.

"La menace persistante que représente la LRA pour la stabilité régionale ne devrait pas être sous-estimée, en particulier au moment où les forces ougandaises et sud-soudanaises se désengagent de la force régionale de l'Union africaine, de même que les forces spéciales américaines", a souligné le représentant spécial de l'ONU pour l'Afrique centrale, François Lounceny Fall.

"Je suis préoccupé par l'impact de ce retrait car il va créer un vide sécuritaire qui peut être exploité par la LRA et d'autres groupes armés opérant dans la région", a-t-il affirmé devant le Conseil de sécurité.

Il a fait valoir que les Casques bleus de la Minusca (mission de l'ONU en République centrafricaine) "ne sont pas mandatés pour mener des opérations militaires anti-LRA" et que l'armée régulière centrafricaine, "qui pourrait à long terme remplir le vide laissé par les troupes ougandaises, a encore besoin d'entrainement et de réformes structurelles".

Malgré l'affaiblissement de la rébellion -- raison invoquée pour les retraits de troupes -- "nous avons encore besoin collectivement de rester concentrés sur l'éradication totale de la LRA" , a-t-il estimé.

Cette rébellion ougandaise ne compte aujourd'hui plus qu'une centaine de membres actifs contre plusieurs milliers il y a une dizaine d'années, selon le commandement américain en Afrique (Africom).

Le 19 avril, l'Ouganda a entamé le retrait de ses troupes de l'est de la République centrafricaine (RCA).

Une centaine de militaires des forces spéciales américaines qui traquaient Kony depuis 2011 dans cette région ont également commencé à se retirer fin avril.

Seuls des petits contingents des forces armées centrafricaines (FACA) et de la Minusca sont présents actuellement dans l'est de la Centrafrique.

Créée vers 1988 avec l'objectif de renverser le président ougandais Yoweri Museveni pour le remplacer par un régime fondé sur les Dix commandements, la LRA est une des rebellions les plus sanglantes au monde.

Selon l'ONU, elle a fait plus de 100.000 morts et enlevé plus de 60.000 enfants en Ouganda, au Soudan du Sud, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC) et en Centrafrique.

En 2005, Kony a été inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

Avec AFP

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