"L'investiture de M. Ibrahim Boubacar Keita le 4 septembre par la cour suprême, malgré les irrégularités graves qui ont émaillé ces élections - bourrage des urnes, achat de conscience, tripatouillage des résultats... - met fin au processus électoral selon les lois maliennes", a indiqué dans un communiqué le mouvement dont Ras Bath est le figure de proue, le Collectif pour la défense de la république (CDR).
"Par conséquent", le CDR "met fin à l'accord politique conclu" avec Soumaïla Cissé le 28 juin, soit un mois avant le premier tour de la présidentielle, et annonce son "retour à son statut originel et à ses activités de société civile".
Le CDR "remercie" néanmoins Soumaïla Cissé, qui a jusqu'ici refusé de reconnaître sa défaite, "pour la pertinence de son programme, son sens élevé de responsabilité et son statut d'homme d'Etat".
Le mouvement de Ras Bath, qui a été vu plusieurs fois ces dernières semaines dans des marches de l'opposition, indique qu'il ne participera pas aux élections législatives à deux tours des 28 octobre et 18 novembre "tant qu'elles seront organisées" par le ministre de l'Administration territoriale, Mohamed Ag Erlaf, reconduit dimanche dans ses fonctions dans le nouveau gouvernement du Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maïga.
Animateur radio adulé, Ras Bath, 44 ans, cristallise la rancœur populaire depuis des années, en particulier celle des jeunes, contre la classe politique dirigeante, "une bande criminelle" responsable des affres du Mali, pays épuisé par la pauvreté extrême et six années de violences jihadistes et ethniques.
Le CDR a également expliqué "se joindre" aux actions juridiques lancées par plusieurs candidats réunis autour de Soumaïla "contre les membres de la cour constitutionnelle pour forfaiture devant la cour suprême (du Mali) et la cour de justice de la Cédéao.
Avec AFP