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Paris veut des procédures d'expulsion de migrants irréguliers "plus efficaces" dans l'UE


Le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb répond aux journalistes après une attaque au couteau à Trappes, à l'ouest de Paris, le 23 août 2018.
Le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb répond aux journalistes après une attaque au couteau à Trappes, à l'ouest de Paris, le 23 août 2018.

Le ministre français de l'Intérieur, Gérard Collomb, a plaidé pour des procédures européennes d'expulsion "plus efficaces et harmonisées" des migrants économiques irréguliers, avant une réunion avec ses homologues européens à Vienne.

Lors de cette réunion jeudi et vendredi, il s'agira "en premier lieu" de "renforcer conjointement notre coopération avec les États de départ et de transit visant à contenir les flux migratoires irréguliers", notamment "avec les pays du Maghreb, pour que cessent les départs de migrants en mer au péril de leur vie", a écrit M. Collomb dans un communiqué.

La réunion devra également permettre "un premier bilan" des "centres contrôlés", ces structures avalisées en Conseil européen fin juin pour permettre de distinguer entre réfugiés et migrants ne relevant pas de l'asile. Plusieurs navires humanitaires ont débarqué cet été dans des ports européens où les migrants étaient pris en charge dans des centres fermés fonctionnant sur ce modèle de tri.

"Conformément au droit de la mer, ces débarquements doivent s'effectuer dans le port sûr le plus proche" a-t-il martelé, un principe avancé à plusieurs reprises pour justifier que la France n'ouvre pas ses ports.

Apportant son appui au renforcement, proposé par Bruxelles, de l'agence Frontex à "10.000 agents opérationnels", M. Collomb a également jugé "essentiel" que l'Agence européenne de l'asile (EASO) "puisse appuyer efficacement et rapidement les États membres dans le traitement des migrants recueillis en mer".

Le ministre a redit l'attachement de Paris à la révision du règlement de Dublin (qui confie le traitement de la demande d'asile au premier pays d'enregistrement). Cette révision "permettra de réduire les flux migratoires secondaires au sein de l'UE, dont une partie importante concerne la France", a-t-il martelé, alors qu'une partie de la demande d'asile en France est constituée de personnes, Afghans notamment, déboutées par les pays du nord de l'Europe.

Reprenant une dichotomie réfugiés/irréguliers au cœur d'une loi qui vient d'être promulguée en France, M. Collomb a également défendu la révision de la directive "retour" facilitant les reconduites, afin de "rendre plus opérationnelles les procédures que doivent respecter les États européens pour assurer le retour rapide des migrants économiques irréguliers".

Ouvrant la réunion, son homologue autrichien, Herbert Kickl, a indiqué que l'Autriche poursuivait des discussions bilatérales avec d'autres Etats pour essayer de mener à bien un projet de création de "centres de retour" pour les déboutés du droit d'asile qui ne pourront pas être immédiatement reconduits dans leur pays d'origine.

Le ministre du parti d'extrême droite FPÖ n'a cependant pas souhaité donner de détails "pour ne pas mettre la charrue avant les bœufs".

L'Autriche avait annoncé avant l'été plancher sur la création de tels centres dans des pays situés hors de l'UE. Les noms de plusieurs pays des Balkans avaient notamment été avancés dans la presse, mais les responsables des pays concernés ont jusqu'ici rejeté cette hypothèse.

Ce projet est distinct de l'idée des "plateformes de débarquement" en Afrique des migrants secourus en Méditerranée, proposé dans les conclusions d'un sommet européen tenu fin juin à Bruxelles.

Près de trois mois plus tard, ce projet est au point mort, a reconnu le commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos dans un entretien au quotidien Die Presse, expliquant qu'"aucun pays de cette partie de la Méditerranée n'avait jusqu'ici accepté d'accueillir une telle plateforme".

Avec AFP

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