Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

"Octobre rose" au Sénégal pour dépister le cancer du sein


Une femme en consultation à Dakar, Sénégal, le 6 octobre 2018. (VOA/ Seydina Aba Gueye)
Une femme en consultation à Dakar, Sénégal, le 6 octobre 2018. (VOA/ Seydina Aba Gueye)

Au Sénégal, près de 7.000 nouveaux cas de cancer du sein sont détectés chaque année. Pour mieux contrer ce fléau, le mois d’octobre est dédié à la sensibilisation et à la lutte contre le cancer.

Communément appelé "octobre rose", ce mois est l’occasion pour les autorités sanitaires et les associations de lutte contre le cancer, de poser des actes concrets dans le cadre de cette lutte.

Incontournable dans ce combat, la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca) compte subventionner plus de 2.000 mammographies à Dakar et plusieurs centaines dans les régions.

Des femmes attendent de se faire dépister à Dakar, Sénégal, le 6 octobre 2018. (VOA/ Seydina Aba Gueye)
Des femmes attendent de se faire dépister à Dakar, Sénégal, le 6 octobre 2018. (VOA/ Seydina Aba Gueye)

Le traitement du cancer du sein, découvert tardivement, a un coût de 2 millions de FCFA en moyenne, une somme exorbitante pour la majorité des femmes sénégalaises.

Pour éviter cette situation, la Lisca leur permet de se faire dépister très tôt.

"C’est un cancer qui ne se dépiste que par un examen mammographique qui est assez coûteux au Sénégal, entre 60.000 FCFA et 80.000 FCFA dans le privé. Nos partenaires radiologues ont réduit le coût à 30.000 FCFA mais on s’est dit que c’est toujours assez coûteux pour la femme qui veut se faire dépister. On a donc décidé qu’elles allaient payer 15.000 FCFA et le reste va être subventionné par la Lisca", explique le Dr. Fatma Guénoune, la présidente de la Lisca.

Pour la Lisca, l’implication des populations est à ce jour l’une des plus grandes avancées dans la lutte contre le cancer.

Bénévole à la Lisca, Maimouna Démbélé indique à VOA Afrique que la stigmatisation est bien surmontée par les femmes.

Le siège de la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca) à Dakar, Sénégal, le 6 octobre 2018. (VOA/ Seydina Aba Gueye)
Le siège de la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca) à Dakar, Sénégal, le 6 octobre 2018. (VOA/ Seydina Aba Gueye)

"C’est une excellente initiative qui en est à sa neuvième édition et elle vise à voir le maximum de femmes. Le cancer est un sujet tabou dans nos sociétés ouest-africaines. Les femmes même pour les sortir de la maison, c’est assez compliqué et donc quand on fait une journée de dépistage où elles savent qu’elles ne vont sortir aucun franc, en général, elles adhérent ", affirme Mme Démbélé.

Encouragées par les faveurs qu’offre la Lisca et conscientes des dangers du cancer du sein, les femmes viennent de plus en plus se faire dépister. Sokhna confie à VOA Afrique que c’est cela qui l’a poussée à venir.

"Les conséquences du cancer du sein sont nombreuses. C’est pourquoi nous avons sauté sur ces consultations gratuites pour nous faire dépister car c’est plus sûr. En plus, nous ne sommes pas toujours en mesure d’aller dans les hôpitaux car c’est trop cher. La consultation coûte entre 30 et 60.000 FCFA. Donc, ces initiatives ne peuvent que nous motiver et nous pousser à nous faire dépister", se réjouit Mme Sokhna.

Pr. Mamadou Diop (en bleu) et Dr Fatma Guénoune (en rose) à Dakar, Sénégal, le 6 octobre 2018. (VOA/ Seydina Aba Gueye)
Pr. Mamadou Diop (en bleu) et Dr Fatma Guénoune (en rose) à Dakar, Sénégal, le 6 octobre 2018. (VOA/ Seydina Aba Gueye)

Pour les cas suspects, des bons de consultation sont offerts pour le suivi. Au-delà du dépistage, la prise en charge psychologique des cas positifs est d’une importance capitale, de l’avis du Pr. Mamadou Diop, chirurgien-cancérologue et directeur de l’Institut du cancer.

"Il faut faire comprendre aux femmes qui ont souvent peur de se faire dépister, que cela peut se guérir surtout quand le diagnostic intervient tôt, après l’acceptation de la maladie, l’acceptation de se faire traiter. Et parfois, le traitement peut être très invalidant, il peut comporter par exemple l’amputation du sein. Même la chimiothérapie demande une certaine approche et c’est pourquoi les psychologues ont un rôle extrêmement important", avance le Pr. Diop.

Depuis 2010, la Lisca lance au mois d’octobre des actions de lutte contre le cancer du sein. Cette année près de 3.000 femmes vont bénéficier du dépistage gratuit et plus de 2.000 mammographies seront subventionnées par la Ligue. L’objectif principal étant d’encourager le dépistage précoce afin de limiter les dégâts causés par le cancer du sein.

XS
SM
MD
LG