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Les autorités intérimaires installées dans le Nord du Mali à partir de samedi


Rentrée à Kidal, au Mali, le 17 octobre 2016. (VOA/Kassim Traoré)
Rentrée à Kidal, au Mali, le 17 octobre 2016. (VOA/Kassim Traoré)

Les présidents des autorités intérimaires dans le nord du Mali prévues par l'accord de paix de 2015 ont été désignés et leur installation débutera samedi à Kidal, bastion de l'ex-rébellion, a-t-on appris vendredi auprès du ministère malien de l'Administration territoriale.

Les signataires de l'accord de paix au Mali ont établi le 10 février un nouveau calendrier prévoyant l'entrée en vigueur avant la fin du mois de deux dispositions importantes de cet accord, aux échéances constamment repoussées: les "patrouilles mixtes" et les autorités intérimaires dans les cinq régions administratives du Nord.

Reportage de Kassim Traoré à Bamako pour VOA Afrique
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"Sur proposition du gouvernement malien, Hassan Ag Fagaga de la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion à dominante touareg) a été nommé président des autorités intérimaires dans la région de Kidal" (nord-est), selon un communiqué du ministère.

M. Ag Fagaga, colonel et ex-déserteur de l'armée régulière, sera installé samedi par le ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation Mohamed Ag Erlaf, a-t-on appris auprès du ministère.

A Gao (nord), c'est Djibrila Maïga, de la coalition des groupes armés pro-gouvernementaux qui a été désigné président alors qu'à Tombouctou (nord-ouest), c'est "Boubacar Ould Hamadi de la CMA qui a été choisi", selon le communiqué.

Pour les régions récemment créées de Ménaka (nord-est) et de Taoudénit, ce sont respectivement Abdoul Wahab Ag Ahmed Mohamed, du Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA, issu d'une scission d'un groupe de la CMA) et Hamoudi Sidi Ahmed Aggada, un homme d'affaires résidant à Bamako, retenu par le gouvernement, qui doivent en prendre les rênes.

Plusieurs mouvements ont néanmoins contesté certains de ces choix, dénonçant l'absence de concertation.

La branche du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA) au sein de l'ex-rébellion "rejette catégoriquement toute tentative d'imposer un président au collège transitoire" de Taoudénit, selon un communiqué de ce groupe. Des associations et chefs de tribus de la région de Tombouctou ont adopté une position similaire.

Par ailleurs, un collectif de quatre groupes armés d'implantation plus locale, dont plusieurs de création récente, a appelé à partir de samedi à des marches "contre la désignation non consensuelle des autorités intérimaires dans les régions de Taoudénit, Tombouctou, Gao et Ménaka".

Ces marches de protestation débuteront samedi par Tombouctou et Taoudénit et se poursuivront dans les prochains jours, selon un communiqué de ces mouvements.

En vertu de l'accord de paix signé en mai-juin 2015, les autorités intérimaires devront gérer ces cinq régions, en attendant l'élection par la population d'Assemblées dotées de pouvoirs importants.

Leur mission sera notamment de préparer ces élections et de favoriser le retour des déplacés.

La calendrier adopté la semaine dernière prévoyant la mise en place des autorités intérimaires "du 13 au 20 février" et le lancement des patrouilles mixtes à partir du 20 février sera respecté, a-t-on assuré au ministère.

Ces patrouilles mixtes entre militaires maliens, combattants des groupes pro-gouvernementaux et de la CMA, sont censées préfigurer la refonte d'une armée malienne unitaire.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.

Les jihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature de l'accord, censé isoler définitivement les jihadistes.

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