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Meurtre de deux Congolais en France en 2000 : 25 ans requis contre un Italien


Des soldats déployés près du lieu d'un accident, à Seyne-les-Alpes, France, 2 avril 2015
Des soldats déployés près du lieu d'un accident, à Seyne-les-Alpes, France, 2 avril 2015

Vingt-cinq ans de réclusion criminelle ont été requis vendredi en France à l'encontre d'un Italien, soupçonné d'avoir organisé le meurtre de deux dignitaires congolais dans les Alpes en 2000.

"Le rôle de Domenico Cocco est clair: c'est l'organisateur direct du double meurtre (...) Il recrute les meurtriers, il les paye, il est le plus proche du passage à l'acte", a estimé l'avocate générale Thérèse Brunisso devant la cour d'assises de l'Isère.

Domenico Cocco, 63 ans, est le dernier des trois accusés à être jugé pour la complicité d'assassinat de Philémon Naluhwindja, chef Maï-Maï de la province du Kivu en République démocratique du Congo (RDC), et Aimé-Noël Atembina, conseiller militaire du gouvernement congolais à l'époque du président Mobutu.

Leurs corps avaient été découverts le 29 décembre 2000 dans une voiture en flammes stationnée dans un champ à Chasse-sur-Rhône. Ils avaient été tués de deux balles dans la tête et le cou.

Au terme d'un premier procès en février 2015, un homme d'affaires belge, Benoît Chatel, avait été condamné en son absence à 20 ans de prison. Son ancien associé, un architecte d'intérieur monégasque, Alain Deverini, avait lui été acquitté.

Selon la thèse retenue par l'accusation, Chatel, Deverini et Cocco auraient voulu éliminer les deux victimes, des "putschistes" supposés, afin de protéger leurs affaires en RDC. Chatel avait ainsi donné rendez-vous aux deux victimes à la gare de Lyon en leur promettant une importante somme d'argent pour financer un coup d'État. Mais c'est Domenico Cocco qui s'était rendu au rendez-vous.

Cocco, présenté comme proche du milieu, se serait chargé de recruter deux tueurs, deux "Maghrébins" de Vénisseux, pour "exécuter un contrat" moyennant 200.000 francs (30.500 euros). Ceux-ci n'ont jamais été retrouvés.

Lors de l'audience, il a réfuté toute participation aux faits, revenant sur des aveux circonstanciés en garde à vue. Libre après avoir passé un an en détention provisoire, M. Cocco encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Le verdict est attendu vendredi soir.

Avec AFP

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