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Deux colonels inculpés pour tentative de "déstabiliser le pouvoir" à Madagascar


Les élections à Madagascar depuis son indépendance de la France en 1960 se sont rarement conclues sans être assorties de contestations ou d'une crise.
Les élections à Madagascar depuis son indépendance de la France en 1960 se sont rarement conclues sans être assorties de contestations ou d'une crise.

Deux colonels de l'armée malgache ont été inculpés et placés en détention, accusés d'avoir tenté de contester l'élection présidentielle et de déstabiliser le pouvoir en amont du récent scrutin qui s'est tenu dans un contexte tendu, a-t-on appris mardi auprès du parquet et de la gendarmerie.

"Deux colonels de l'armée malgache ont essayé de soudoyer des commandants de bataillon dans la ville d'Antananarivo dans le but de les inciter à la mutinerie", a déclaré à l'AFP Tahina Ravelomanana, chef de la section criminelle de la gendarmerie. Ils ont agi "en vue de contester l'élection et déstabiliser le pouvoir", a-t-il affirmé.

Dans les semaines précédant le premier tour de l'élection le 16 novembre, les deux haut-gradés ont proposé l'équivalent de près de 25.000 euros à plusieurs responsables de l'armée pour qu'ils incitent des soldats à provoquer des troubles.

Ces responsables ont refusé le pot-de-vin et dénoncé les deux hommes auprès de l'état-major, qui a déposé une plainte. Les deux hommes ont été inculpés pour "menace à la sûreté de l'Etat", a précisé la procureure d'Antananarivo, Narindra Rakotoniaina. "Ils ont été déferrés lundi et placés en détention jusqu'à leur audience le 16 janvier".

Le président sortant, Andry Rajoelina, a été déclaré samedi vainqueur au premier tour de la présidentielle par la commission électorale. Le processus électoral s'est déroulé dans un contexte de vives tensions entre le camp du candidat sortant et un collectif d'une dizaine d'opposants candidats qui ont organisé des manifestations régulières dans la capitale pendant plusieurs semaines avant le scrutin.

Appelant les électeurs à ne pas se rendre aux urnes, ils ont dénoncé des manœuvres du pouvoir visant à assurer un second mandat à M. Rajoelina. L'opposition a signalé des irrégularités pendant le vote et déclaré ne pas reconnaître les résultats.

Deux recours pour faire annuler le scrutin ont été déposés auprès de la Haute cour constitutionnelle, plus haute juridiction du pays, chargée de prononcer les résultats définitifs au plus tard le 4 décembre. Elu depuis 2018, Andry Rajoelina avait accédé une première fois au pouvoir en 2009 à la faveur d'une mutinerie chassant l'ex-président Marc Ravalomanana.

Les élections sur la grande île de l'océan Indien, depuis son indépendance de la France en 1960, se sont rarement conclues sans être assorties de contestations ou d'une crise.

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