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Macron à Bamako dimanche pour soutenir le démarrage de la force conjointe


Le président français Emmanuel Macron, à gauche, et son homologue malien Ibrahim Boubacar Keita, lors d'une conférence de presse à Gao, le 19 mai 2017.
Le président français Emmanuel Macron, à gauche, et son homologue malien Ibrahim Boubacar Keita, lors d'une conférence de presse à Gao, le 19 mai 2017.

Le président français Emmanuel Macron assistera dimanche à Bamako au sommet du G5 Sahel, pour apporter le soutien de Paris à la force conjointe de ces cinq pays (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) contre la menace jihadiste.

Face à la dégradation de la situation dans le centre du Mali, limitrophe du Burkina Faso et du Niger, gagnés à leur tour par les violences jihadistes, ces cinq pays ont décidé lors d'un sommet en février, également dans la capitale malienne, de réactiver le projet de création de cette force.

Cette initiative a depuis reçu le soutien de l'Union africaine (UA), de l'Union européenne - assorti d'une promesse de 50 millions d'euros - puis le 21 juin du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a salué la création de cette force, d'un volume "pouvant aller jusqu'à 5.000 personnes".

Ce déploiement s'ajoutera à ceux de l'opération française Barkhane, qui traque les jihadistes dans le Sahel, et de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma).

"Le sommet du 2 juillet marquera une nouvelle étape avec le lancement effectif de cette force conjointe, qui pourra poursuivre les groupes terroristes de l'autre côté des frontières", a souligné jeudi une source à la présidence française.

"Pour ce coup d'envoi, la force Barkhane va amplifier son soutien, aider à installer des centres de commandement et systématiser les opérations coup de poing" aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, a-t-on précisé.

Le président français annoncera dimanche les modalités exactes de ce soutien, qui consistera surtout en équipements, selon l'Elysée.

Si l'aide de l'Union européenne peut permettre d'amorcer le financement, la France espère déclencher "une dynamique internationale". Elle compte notamment sur l'Allemagne, les Pays-Bas et la Belgique, et espère aussi un "soutien concret" des Etats-Unis, présents militairement avec notamment des drones basés au Niger.

Paris se dit déterminé à faire "ce qu'il faut pour que cette force soit opérationnelle sur le terrain vers le début de l'automne", avant d'élargir les demandes de contribution au-delà de l'Europe en fin d'année ou début 2018.

- Menace de retrait tchadien -

La question du financement est d'autant plus sensible que le président tchadien Idriss Déby Itno, dont le pays représente la principale puissance militaire du G5, a menacé de se retirer de ses opérations sur le continent, pour des raisons budgétaires.

"On ne peut pas faire les deux à la fois, être dans le G5 Sahel et en même temps dans une autre mission sur le même théâtre", a-t-il souligné dans une interview le 25 juin, en référence au contingent tchadien de la Minusma.

Une rencontre entre MM. Macron et Déby est prévue en marge du sommet, pour apaiser ces inquiétudes, selon la présidence française.

"L'Union africaine doit prendre en charge la lutte contre le terrorisme", a déclaré de son côté mercredi le président de l'UA, le président guinéen Alpha Condé, en visite au Tchad.

Cette profession de foi faisait écho à celle du ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, auparavant ministre de la Défense pendant cinq ans. "La sécurité des Africains ne viendra, in fine, que par les Africains eux-mêmes", a réaffirmé M. Le Drian le 15 juin à Dakar, pour expliquer le soutien français à la force du G5 Sahel.

Une coopération entre Barkhane et les forces armées du G5 existe d'ailleurs déjà, souligne l'état-major français, avec des opérations régulières ou plus ponctuelles.

Ainsi, après une attaque meurtrière contre un poste de la gendarmerie nigérienne à Abala le 31 mai, la riposte le lendemain des militaires nigériens, de groupes armés maliens et de Barkhane avait permis de neutraliser des assaillants et de récupérer du matériel.

Mais certains experts mettent en garde contre une approche trop sécuritaire, alors que les violences sont souvent alimentées par des conflits locaux entre communautés et la mauvaise gouvernance.

Dans une lettre au Conseil de sécurité en avril, le groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) prévenait que "sans une clarification de l'articulation entre les différentes forces sur le terrain, le déploiement de nouvelles formations risque d'aggraver ce qui ressemble de plus en plus à un embouteillage sécuritaire".

Avec AFP

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