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Les shebab forcent des civils à leur remettre leurs enfants en Somalie


Des jeunes filles jouent au basketball à Mogadiscio, Somalie, le 6 juillet 2013.
Des jeunes filles jouent au basketball à Mogadiscio, Somalie, le 6 juillet 2013.

Les islamistes shebab se montrent de plus en plus menaçants à l'égard des civils pour les forcer à leur remettre des enfants destinés à être endoctrinés, a rapporté Human Rights Watch.

La campagne de recrutement a été lancée à la mi-2017 par les shebab, qui se sont ensuite livrés à des représailles contre les communautés refusant de coopérer, a affirmé dans un communiqué l'organisation de défense des droits humains.

Selon HRW, des centaines d'enfants ont depuis quitté leur domicile, le plus souvent sans leurs parents, pour éviter d'être enrôlés de force par le groupe affilié à Al-Qaïda.

"L'impitoyable campagne de recrutement des shebab enlève des enfants à leurs parents pour qu'ils puissent servir ce groupe armé militant", a commenté Laetitia Bader, chercheuse spécialisée sur l'Afrique pour HRW.

Ces pratiques concernent trois districts dans la région de Bay, dans le sud de la Somalie, largement contrôlée par les shebab.

Selon HRW, ceux-ci ont ouvert de nombreuses écoles religieuses islamiques depuis 2015 dans les zones sous leur contrôle, pour répandre leur propre doctrine en lieu et place d'un "enseignement étranger".

Des chefs coutumiers près de Baidoa, la capitale de la région de Bay, ont raconté à HRW qu'en septembre les shebab leur ont ordonné de leur remettre des dizaines d'enfants âgés de 9 à 15 ans.

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"Ils nous ont dit que nous devions soutenir leur combat. Ils nous ont parlé de manière très menaçante. Ils nous ont gardé pour trois jours. Nous leur avons dit que nous devions consulter notre communauté. Ils nous ont donné 10 jours", a déclaré l'un d'entre eux.

La communauté a refusé de livrer ses enfants, et a depuis reçu des menaces de mort.

Le même mois, des shebab ont enlevé de force au moins 50 garçons et filles dans deux écoles pour les emmener au village de Bulo Fulay, qui hébergerait "de nombreuses écoles religieuses et un important centre d'entraînement (militaire)", selon des résidents du district de Burkhaba.

Si le gouvernement central somalien a pris des mesures pour protéger les écoles, HRW estime qu'il devrait faire plus pour s'assurer qu'aucun enfant "ne soit mis en danger" et soutenir ceux qui ont dû fuir de chez eux.

Les shebab tentent depuis 2007 de renverser le gouvernement somalien soutenu par la communauté internationale.

Ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent dans la capitale, et contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères.

Avec AFP

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