Si le chef de file de l’opposition Pascal Tsaty Mabiala est bien présent à Owando pour participer à cette concertation, plusieurs opposants sont restés à Brazzaville. Ils n’ont pas manifesté de l’intérêt à cette retrouvaille qu’ils fustigent.
"A l’image des concertations antérieures, celle d’Owando est tout simplement une stratégie du pouvoir pour faire avaliser, en contre partie des espèces sonnantes et trébuchantes, déjà prises unilatéralement par le pouvoir", indique, dans une déclaration publiée dans la capitale, le président de la Fédération de l’opposition, Clément Mierassa.
Pour Mathias Dzon, un autre opposant, les résultats des prochaines élections sont même déjà connus dans les officines du pouvoir.
"Mais, les gens comme nous, on va aller faire quoi à Owando ? Maintenant, on connait les élus dans chaque circonscription. C’est déjà fait", affirme-t-il avec véhémence.
La société civile est divisée sur la question. Celle qui ne s’est pas rendue à Owando reste sceptique sur l’issue de cette concertation.
"Ce que l’Etat est incapable de faire dans cinq ans, ce n’est pas en quatre mois qu’il va le faire. Cela fait 13 ans qu’on parle des concertations politiques dans notre pays", rappelle le directeur exécutif du Centre d’actions pour le développement (CAD), Trésor Nzila Kendet.
Pour ceux qui participent à ces assises, il est plus qu’important de dialoguer dans le pays.
"Il ne faut pas blâmer l’initiative. Ce n’est jamais une concertation de trop. C’est pour cela qu’il ne faut pas être fataliste, non !", suggère Parfait Iloki est porte-parole du PCT, le parti présidentiel.
Même son de cloche pour Jean Valère Mbani, président de Le Congo en marche (LCEM), un parti du centre.
"Owando est une véritable opportunité pour faire avancer la démocratie dans notre pays. Nous sommes une jeune démocratie et a besoin d’être nourrie par nos différentes idées", souligne-t-il.
Au total, quelque 200 acteurs politiques et membres de la société civile prennent part à la concertation politique d’Owando. Mais, bien d’autres auraient bien voulu participer. C’est le cas de Dave Ephrem Mafoula, candidat malheureux à la dernier élection présidentielle.
Après Madingou l’année dernière, Owando est la septième concertation politique que les autorités organisent à l’orée de chaque élection.