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Législatives en Côte d'Ivoire: le président Ouattara espère une majorité forte


Une femme s'enregistre pour voter dans un bureau de vote à Abidjan, Côte d'Ivoire, le 18 décembre 2016.
Une femme s'enregistre pour voter dans un bureau de vote à Abidjan, Côte d'Ivoire, le 18 décembre 2016.

Les Ivoiriens ont voté dans le calme dimanche pour élire leurs députés dans un scrutin dont le président Alassane Ouattara attend une solide majorité pour achever son deuxième et dernier mandat.

Les bureaux de vote ont fermé peu après 18H00 (locales et GMT) comme prévu et le dépouillement a immédiatement débuté dans ce pays où plus de 6,2 millions d'inscrits étaient appelés à choisir leurs 255 représentants à l'Assemblée nationale parmi 1.337 candidats.

"Le scrutin s'est achevé dans l'ensemble dans le calme", a noté un observateur auprès de l'AFP, notant toutefois "unefaible participation un peu partout".

"Le scrutin se déroule de manière apaisée sur l'ensemble du territoire" s'était auparavant félicité le président Ouattara après avoir voté à Abidjan.

Dans ce scrutin à tour unique, la coalition présidentielle vise la majorité absolue même si elle fait face à de nombreuses candidatures dissidentes et à une opposition.

Cette dernière, qui avait boycotté les précédentes législatives de 2011, espère cette fois faire son retour au Parlement.

Son chef Pascal Affi N'Guessan, dirigeant du Front populaire ivoirien (FPI) de l'ex président Laurent Gbagbo, a voté dans sa ville natale de Bongouanou (150 km au nord d'Abidjan) et appelé les "Ivoiriens à rétablir l'équilibre politique" à l'Assemblée dont l'opposition est absente depuis cinq ans.

Ce scrutin est le premier de la IIIe République ivoirienne, après l'adoption d'une nouvelle Constitution en octobre à l'initiative du président Ouattara, réélu un an auparavant pour un deuxième et dernier mandat.

Les résultats définitifs ne sont pas attendus avant mercredi, mais des résultats provisoires pourraient tomber dès dimanche soir, selon un membre de la Commission électorale indépendante (CEI).

La courte campagne électorale - une semaine - s'est achevée vendredi dans le calme. Mais plusieurs incidents ont eu lieu ces derniers mois (commissariats et gendarmes attaqués) et 30.000 membres des forces de sécurité ont été déployés pour le scrutin.

Le président de la CEI, Issouf Bakayoko, avait souhaité samedi que l'élection se déroule dans "un climat apaisé", appelant candidats et électeurs à éviter "toute violence et toute entrave au libre exercice du choix légitime des autres".

Frondeurs

Plus de 5.000 observateurs étaient accrédités pour le scrutin, a-t-il dit, dont un millier mandatés par l'Union africaine, les pays ouest-africains de la Cédéao, l'Union européenne, ou encore les ambassades des Etats-Unis, de France, etc..

La coalition présidentielle, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix, vise la majorité absolue à l'Assemblée, alors qu'elle doit faire face à des "frondeurs" dans son propre camp, qui participent au scrutin sous l'étiquette d'indépendants.

"Donnez-moi une forte majorité pour me permettre d'accélérer les travaux que j'ai comme objectifs pour les quatre années à venir", avait lancé avant l'élection le président Ouattara, 74 ans, dit "ADO", qui vante son bilan économique pour convaincre les électeurs.

La plupart des observateurs et même certains opposants reconnaissent ses mérites économiques mais son bilan politique est plus mitigé avec une réconciliation nationale encore à parfaire, une justice critiquée et une nouvelle Constitution adoptée après un référendum boudé par l'opposition et qui n'a pas attiré les foules fin octobre.

"ADO" disposait jusqu'ici d'une majorité écrasante à l'Assemblée, l'opposition ayant boycotté les législatives de 2011 à l'issue de la crise post-présidentielle qui avait vu le président Gbagbo refuser de reconnaître sa défaite face à M. Ouattara et plonger le pays dans des violences ayant fait 3.000 morts. L'ancien dirigeant est actuellement jugé par la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité.

Cette fois, une partie du FPI, a décidé d'aller aux urnes, "la politique de la chaise vide n'ayant pas porté ses fruits", selon l'ancien Premier ministre Affi Nguessan qui a espéré "mobiliser pour conquérir l'Assemblée nationale".

Mais l'autre branche du FPI, les "frondeurs" qui se disent fidèles à Laurent Gbagbo, a appelé au boycott.

Si les débats n'ont pas passionné pas au niveau national, la bataille au plan local est parfois vive, ce qui pourrait influer sur le taux de participation.

Avec AFP

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