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Le magnat du ciment Inoussa Kanazoé libéré sous caution au Burkina


Le ministère de la Justice à Ouagadougou, Burkina Faso (VOA/Issa Napon).
Le ministère de la Justice à Ouagadougou, Burkina Faso (VOA/Issa Napon).

Le richissime homme d'affaires burkinabè Inoussa Kanazoé, magnat de la cimenterie et vice-président de la chambre de Commerce, inculpé notamment pour "blanchiment de capitaux", a été libéré mardi sous caution.

"Le juge chargé du dossier a accordé à M. Inoussa Kanazoé une liberté provisoire sous caution de 700 millions de francs CFA (environ 1,06 million d'euros)", a déclaré une source judiciaire sous couvert d'anonymat, précisant que "les poursuites (n'étaient) pas abandonnées".

M. Kanazoé est inculpé pour "blanchiment de capitaux", "fraude fiscale" et "abus de confiance".

Cette liberté provisoire a été confirmée par l'entourage de M. Kanazoé, se disant "satisfait de le voir libre pour reprendre les rênes de ses entreprises qui ont subi un coup dur" après son arrestation.

A la tête de deux grosses entreprises, dont la Cimenterie du Burkina (Cimfaso), première usine de ciments appartenant à un Burkinabè, Inoussa Kanazoé avait été arrêté le 19 avril, quelques jours après l'annonce de la construction de sa deuxième unité de production de ciment à Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays.

Il avait été placé en garde à vue au camp de la gendarmerie avant d'être admis dans une clinique de la capitale, après un malaise.

Cinq de ses proches collaborateurs, arrêtés en même temps que lui et inculpés pour les mêmes infractions, avaient été écroués à Ouagadougou.

Il est notamment reproché aux accusés, qui risquent tous jusqu'à 10 ans de prison ferme et d'importantes amendes, d'avoir "mis sur le marché du ciment avarié" ou "du ciment n'ayant pas été produit par la société mais reconditionné dans des sacs" de la société, avait précisé Maïza Sérémé, la procureure du Burkina.

Par ailleurs, "une comptabilité et un bilan financier inexacts ont été produits, toute chose qui permet aux auteurs des faits de minorer considérablement l'assiette imposable", faisant perdre à l'Etat "plusieurs milliards de francs CFA" (plusieurs millions d'euros), avait-elle ajouté.

Depuis l'arrestation de M. Kanazoé, certains industriels ont plaidé pour sa mise en liberté.

Fin avril, des centaines de commerçants et des employés des sociétés de M. Kanazoé s'étaient rassemblés devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou pour exiger sa libération.

Élu à la tête du pays en novembre 2015, le président Roch Marc Christian Kaboré avait annoncé vouloir mettre en place "une justice indépendante, impartiale et équitable", tranchant ainsi avec le régime déchu du président Blaise Compaoré, où la justice était très critiquée quant à son indépendance.

Avec AFP

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