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Le coronavirus exacerbe les défis auxquels sont confrontées les filles à travers le monde


Deux fillettes discutent à Zaria, une localité située dans l'État de Kaduna, au Nigeria, le 2 février 2016. (Photo: REUTERS/Afolabi Sotunde)
Deux fillettes discutent à Zaria, une localité située dans l'État de Kaduna, au Nigeria, le 2 février 2016. (Photo: REUTERS/Afolabi Sotunde)

Alors que le monde observe ce dimanche la Journée internationale de la jeune fille, le ralentissement de l’activité économique exacerbe les difficultés déjà rencontrées par ces dernières.

Selon les Nations unies, qui ont lancé cette journée en 2011 pour promouvoir les droits des filles, ces défis sont visibles dans les domaines de l'éducation, du mariage précoce, de la violence domestique et du manque d’opportunités économiques.

L'ONU précise que 47 millions de filles et de femmes additionnelles vont basculer dans la pauvreté extrême à cause du coronavirus.

Violence sexiste et mariages précoces

L’organisation mondiale note aussi que la violence contre les femmes et les filles, et en particulier la violence domestique, "s'est intensifiée" durant la pandémie.

Par ailleurs, avec le confinement, les jeunes filles se retrouvent dans un espace restreint avec des prédateurs sexuels. C'est le cas par exemple au Nigeria, où de nombreux cas de viols et d'assassinats de jeunes femmes ont défrayé la chronique ces derniers mois.

Dans l'État de Kaduna, l'augmentation des cas de viols a conduit les autorités à adopter une loi controversée qui autorise la castration des hommes condamnés pour le viol d'enfants de moins de 14 ans.

En Namibie, des manifestations ont lieu depuis mercredi contre la recrudescence des cas de violence sexuelle. Une pétition a été remise au gouvernement, qui devrait en discuter dans les prochains jours, selon le quotidien The Namibian.

"STOP à la violence contre les femmes", lit-on sur une pancarte lors de la grève générale d'un jour lancée par les centrales syndicales sud-africaines devant le Parlement à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 7 octobre 2020.
"STOP à la violence contre les femmes", lit-on sur une pancarte lors de la grève générale d'un jour lancée par les centrales syndicales sud-africaines devant le Parlement à Johannesburg, en Afrique du Sud, le 7 octobre 2020.

Les mariages et les grossesses précoces ont aussi augmenté pendant la pandémie, parce que les familles pauvres essaient de placer leurs filles dans des ménages plus stables économiquement afin d'alléger leur propre fardeau financier.

C’est le cas au Malawi. "En raison de la pauvreté, les gens se rendent compte qu'il n'y a pas d'autre moyen que d’envoyer sa fille en mariage", a avoué le président Lazarus Chakwera lors d’un entretien avec Shaka Ssali de la VOA en août. "Nous essayons de trouver une solution, mais ce n'est pas facile quand la majorité des jeunes et des femmes n'ont rien à faire", a-t-il ajouté.

Selon un rapport publié en octobre par l'ONG Save the Children, on estime que 500 000 filles supplémentaires dans le monde risquent d'être contraintes de se marier en 2020 en raison des effets du coronavirus.

Un fléau mondial

Les effets pervers de la pandémie sur les filles et les femmes ne sont pas visibles uniquement dans les pays en développement.

Aux États-Unis, la moitié des appels passés à la ligne verte dédiée aux victimes d'agressions sexuelles au mois de mars ont été faits par des mineurs, selon le Réseau national contre le viol, les abus sexuels et l’inceste (RAINN).

La violence sexiste durant le coronavirus est une "pandémie fantôme", selon la Sud-Africaine Phumzile Mlambo-Ngcuka, directrice exécutive d’ONU Femmes. Elle estime que la situation est beaucoup plus grave qu’on ne le pense, car très peu de victimes finissent par se plaindre ouvertement.

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