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La condamnation d’Habré va encourager les victimes de violations graves des droits humains, selon Amnesty


Procès d'Hissène Habré, lundi 30 mai, en attente du verdict, 30 mai 2016.
Procès d'Hissène Habré, lundi 30 mai, en attente du verdict, 30 mai 2016.

La condamnation jeudi par un tribunal spécial africain siégeant à Dakar de l’ancien président tchadien à la réclusion à perpétuité "représente une nouvelle étape cruciale dans la longue quête de justice menée avec persévérance par les victimes", a déclaré Erica Bussey, conseillère principale d'Amnesty International.

"Ce jugement va encourager les victimes de violations graves des droits humains commises dans d'autres pays à surmonter les nombreux obstacles qu'ils rencontrent sur le chemin de la justice" a affirmé Mme Bussey.

Le tribunal spécial africain siégeant à Dakar a confirmé jeudi la condamnation à la prison contre l’ex-président tchadien.

La même sentence avait également été prononcée en première instance en mai 2016 par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées en vertu d'un accord entre l'Union africaine (UA) et le Sénégal, où M. Habré s'est réfugié.

"Nous espérons qu'il (ce jugement) va aussi amener d'autres pays africains à utiliser le principe de compétence universelle pour poursuivre en justice les auteurs de crimes de droit international ou à créer des tribunaux hybrides de ce type, comme en République centrafricaine et au Soudan du Sud", a soutenu Mme Bussey.

Selon la conseillère principale d'Amnesty, l'Union africaine doit veiller à ce que le fonds d'indemnisation applique les décisions de justice de façon efficace et équitable, et à ce qu'il collabore avec les donateurs internationaux et le gouvernement tchadien afin qu'il dispose des ressources nécessaires. Les mesures nécessaires doivent aussi être prises pour trouver, geler et saisir les avoirs d'Hissène Habré à des fins de réparations.

"La condamnation d'Hissène Habré ne met pas un terme à la quête de justice au Tchad. La victoire remportée aujourd'hui doit servir à rappeler au gouvernement tchadien que les victimes d'autres violations graves des droits humains, notamment d’homicides et de violences sexuelles commis massivement entre 1982 et 1990, continuent de demander justice et le respect de l'obligation de rendre des comptes", a Souligné Mme Bussey.

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