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La coalition d'Agathon Rwasa rejette les résultats du référendum au Burundi


Le chef de l'opposition burundaise, Agathon Rwasa à Ciri, dans le nord du Burundi, le 17 mai 2018.
Le chef de l'opposition burundaise, Agathon Rwasa à Ciri, dans le nord du Burundi, le 17 mai 2018.

"Le processus électoral n'a été ni libre, ni transparent, ni indépendant, encore moins démocratique", a déclaré dans un communiqué Agathon Rwasa, le chef d'Amizero, disant "rejeter les résultats fantaisistes pouvant être proclamés à l'issue de ce supposé scrutin".

La Commission électorale (Ceni) n'a pas encore officialisé les résultats. Mais selon des résultats provisoires portant sur 17 des 18 provinces du pays, publiés par un collectif de 15 radios publiques et privées œuvrant sous l'égide du ministère en charge des médias, le oui obtient partout des scores oscillant entre 50 et 85%.

Amizero, comme elle l'avait déjà fait jeudi, dénonce à nouveau dans ce communiqué "les intimidations et le harcèlement" dont a été victime, selon elle, la population de la part du CNDD-FDD, le parti au pouvoir.

D'après la coalition, plusieurs de ses militants ont été forcés à voter oui par des Imbonerakure, la ligue de jeunesse du CNDD-FDD, qualifiée de milice par l'ONU et qui fait régner la terreur parmi la population.

Amizero, qui appelait à voter non, affirme également que quatre de ses mandataires chargés de surveiller le déroulement du scrutin ont été enlevés, que d'autres ont été chassés des bureaux, ont été menacés ou ont été emprisonnés.

"De surcroît, le vote n'a été ni secret ni régulier sur toute l'étendue de la République, les votants ont été accompagnés dans les isoloirs et ont été sommés de voter oui par les responsables des bureaux de vote et autres Imbonerakure", a accusé M. Rwasa.

>> Lire aussi : Le oui largement en tête au référendum constitutionnel au Burundi

Le CNDD-FDD avait dès vendredi réagi à ces accusations, en les qualifiant d'"exagérations" et en invitant les tenants du non à porter plainte.

Pour M. Rwasa, leader des ex-rebelles hutu des FNL, l'enjeu est d'importance, car la nouvelle Constitution interdit explicitement l'existence de coalition du type d'Amizero.

Après avoir dans un premier temps accepté de "jouer le jeu" des institutions, en devenant 1er vice-président de l'Assemblée nationale et en envoyant des représentants au gouvernement, M. Rwasa s'est affirmé ces derniers mois comme le véritable chef de l'opposition interne au pays.

>> Lire aussi : Des activistes en exil réclament "des sanctions" contre le régime au Burundi

Amizero avait été créée en vue des élections de 2015. La candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat contesté en avril 2015, puis sa réélection en juillet de la même année, ont déclenché une grave crise politique, marquée par une répression brutale ayant fait au moins 1.200 morts et plus de 400.000 réfugiés.

Avec AFP

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