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"Jungle" de Calais : la Belgique rétablit des contrôles à sa frontière avec la France


Des migrants dans la partie sud de la Jungle de Calais, dans le nord de la France, le 22 février 2016. (REUTERS/Pascal Rossignol - RTX28299)
Des migrants dans la partie sud de la Jungle de Calais, dans le nord de la France, le 22 février 2016. (REUTERS/Pascal Rossignol - RTX28299)

La Belgique a annoncé mardi le rétablissement provisoire de contrôles à sa frontière avec la France, pour faire face à un éventuel afflux de migrants quittant la "Jungle" de Calais, vaste camp situé à une quinzaine de kilomètres de l'entrée française du tunnel sous la Manche.

"On a informé la Commission européenne qu'on va temporairement déroger à Schengen" - les règles de l'espace de libre-circulation -, a déclaré au cours d'une conférence de presse le ministre belge de l'Intérieur, Jan Jambon, selon lequel cela "durera autant que nécessaire".

Depuis plusieurs semaines, les autorités belges craignent un afflux de migrants aux abords du grand port de Zeebruges, d'où partent des ferries pour la Grande-Bretagne. Les contrôles seront également renforcés dans cette zone portuaire, selon M. Jambon.

"On veut éviter à tout prix des camps de tentes "à la Calais" en Belgique. C'est une question de maintien de l'ordre", a déclaré M. Jambon. "On doit éviter tout impact économique à la Côte et au port de Zeebruges", a-t-il martelé.

Le ministre a expliqué cette mesure par le démantèlement annoncé de la "Jungle" de Calais (nord de la France), que les migrants ont été sommés de quitter d'ici à mardi soir par les autorités françaises.

Les milliers d'occupants des abris de fortune de ce camp, qui jouxte la rocade portuaire sur laquelle circulent les camions en partance pour les ferries, ont toutefois obtenu un répit, le temps que la justice française rende sa décision sur la légalité de l'opération, probablement mercredi ou jeudi.

Mais "le démantèlement de ce qu'on appelle la 'Jungle' est possible", a souligné le ministre belge, ajoutant qu'il craignait que les migrants ne se dirigent vers le littoral belge, où "la saison touristique va bientôt commencer".

"On observe déjà un mouvement de migrants de transit. Hier, nous avons arrêté 32 personnes à Adinkerke", une localité située du côté belge de la frontière, a expliqué M. Jambon.

"Le potentiel, ce sont des milliers de migrants. Pour la plupart, ce ne sont pas des demandeurs d'asile, ce sont des migrants de transit, ils ne veulent pas rester en France ou en Belgique mais voyager au Royaume-Uni", a-t-il noté.

"On va contrôler la frontière à différents lieux stratégiques, sur des lieux utilisés par les passeurs et que la police a détectés", a poursuivi M. Jambon, selon lequel si les itinéraires empruntés par les passeurs évoluent, la police belge s'adaptera.

Les contrôles ont en fait commencé lundi soir et se sont renforcés mardi. Ils atteindront leur plein effet mercredi, avec "quelque 250 à 290 policiers" belges sur le terrain chaque jour, a-t-il précisé.

Les migrants qui arriveraient de Calais et qui souhaiteraient déposer une demande d'asile en Belgique seraient dirigés vers des centres de l'Office des étrangers à Bruxelles, qui dépend du ministère de l'Intérieur.

Ceux qui parviendraient à passer à travers les mailles du filet et qui seraient interceptés en Belgique, où ils ne voudraient pas demander l'asile, se verraient quant à eux notifier un "ordre immédiat de quitter le territoire" et seraient raccompagnés à la frontière française par la police belge, a averti M. Jambon.

Il y a désormais sept pays membres de l'espace Schengen qui ont rétabli des contrôles provisoires à leurs frontières (Belgique, Danemark, Norvège, Suède, Autriche, Allemagne, France) comme ils y sont autorisés dans des situations exceptionnelles.

Avec AFP

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