En Guinée, le président intérimaire, le général Sékouba Konaté, a signé le 10 octobre un décret fixant le démarrage de la campagne pour le second tour présidentiel au 11 octobre. Entre-temps, 12 membres sur les 25 que compte la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ont signé de leur côté une pétition demandant la reprise de l’élection du président de cet organe.
« Nous avons déjà fait une campagne électorale extrêmement longue depuis le premier tour jusqu’à maintenant. Il y a eu déjà une première campagne qui a été arrêtée », explique le sociologue Alpha Bano Barry, vice-recteur de l’université de Sonfonia à Conakry.
Au sujet de la CENI, le professeur affirme que ceux qui ont rédigé « les lois électorales de la Guinée n’ont pas du tout lu ce que Montesquieu avait écrit en son temps, c’est-à-dire que tout homme qui a du pouvoir est tenté d’en abuser ». Selon lui, les documents électoraux accordent au président de la CENI « des pouvoirs exorbitants », comme celui de « pratiquement remettre en question les procès verbaux simplement sur la base de sa conviction. »
Les mêmes qui ont subrepticement placé un des leurs, Louncény, à la tête de la CENI sont les mêmes qui exigent, aujourd’hui, une reprise de l’élection du président de la CENI, a déclaré le professeur Barry.