Pendant ce temps, les bombardements israéliens se sont poursuivis dans la bande de Gaza où 36 membres d'une même famille ont été tués dans le camp de réfugiés de Nuseirat (centre) au cours d'une nuit marquée par 60 frappes aériennes, d'après le ministère de la Santé du Hamas.
"C'est ma mère, mon père, ma tante, mes frères", a raconté à l'AFP Mohammad al-Tabatibi, 19 ans, montrant des corps alignés dans l'hôpital Al-Aqsa de Deir al-Balah, parmi lesquels figurent ceux d'au moins deux enfants en bas-âge, selon des images de l'AFP.
"Ils ont bombardé la maison alors que nous étions dedans" et que la famille préparait le sohour, le repas avant l'aube du jeûne du ramadan qui a commencé lundi, a-t-il poursuivi.
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas confirmé être à l'origine de la frappe. Elle a toutefois indiqué dans un communiqué avoir ciblé "plusieurs terroristes retranchés" dans le camp de Nuseirat.
La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis le territoire palestinien dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes.
D'après Israël, environ 250 personnes ont été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 32 seraient mortes.
En représailles, Israël a promis d'anéantir le mouvement islamiste palestinien qu'il considère comme terroriste, à l'instar des Etats-Unis et de l'Union européenne (UE) notamment. Son armée a lancé une offensive ayant fait 31.553 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.
- Opération sur Rafah? -
Après plus de cinq mois de guerre, les Etats-Unis, le Qatar et l'Egypte, pays médiateurs, tentent de parvenir à un accord sur une trêve et un échange d'otages retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens détenus par Israël, après avoir échoué à le faire avant le début du ramadan.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007 et exigeait jusqu'ici d'Israël un cessez-le-feu définitif avant tout accord, s'est dit vendredi prêt à une trêve de six semaines, pendant laquelle 42 otages -femmes, enfants, personnes âgées et malades- pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens contre chaque otage libéré.
Le mouvement demande également le "retrait de l'armée de toutes les villes et zones peuplées", le "retour des déplacés" et l'entrée d'au moins 500 camions d'aide humanitaire par jour à Gaza, a indiqué un de ses cadres à l'AFP.
Le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a pour sa part annoncé vendredi qu'une délégation israélienne allait se rendre au Qatar dans le cadre des négociations, sans préciser quand.
M. Netanyahu a toutefois approuvé "les plans d'action" de l'armée en vue d'une offensive à Rafah (sud), où sont massés, selon l'ONU, environ 1,5 million de Palestiniens. Cette opération, contre laquelle les Etats-Unis et l'ONU ne cessent de mettre en garde, pourrait intervenir à défaut d'accord de trêve ou après.
- Autre bateau prêt -
Outre les raids et les combats, l'ONU redoute une famine généralisée dans le territoire palestinien.
De l'aide humanitaire est acheminée par voie terrestre et entre dans le sud de la bande de Gaza après avoir été inspectée par Israël, mais reste très insuffisante au regard des besoins des 2,4 millions d'habitants.
A Rafah, plusieurs dizaines de déplacés faisaient la queue samedi l'air désespéré pour recevoir de la nourriture fournie par une organisation caritative avant l'iftar, le repas de rupture du jeûne du ramadan, selon des photo de l'AFP.
Parti mardi de Chypre, un bateau de l'ONG espagnole Open Arms transportant 200 tonnes de vivres de l'organisation World Kitchen Central (WCK) est arrivé vendredi sur la côte de Gaza où il a fini samedi de décharger sa cargaison, répartie dans douze camions.
L'aide doit servir à préparer des repas pour les habitants du nord de la bande de Gaza, où la situation humanitaire est particulièrement catastrophique.
Le porte-parole du ministère chypriote des Affaires étrangères, Theodoros Gotsis, a déclaré samedi qu'un deuxième bateau d'aide était prêt et qu'il allait partir pour Gaza ce week-end. Mais, selon WCK, les prévisions de météo marine font état de mauvais temps entre dimanche et la fin de la semaine prochaine, ce qui pourrait retarder son départ.
Les efforts internationaux se multiplient pour tenter d'acheminer davantage d'aide, notamment par parachutages.
L'Allemagne, qui s'est jointe pour la première fois samedi aux pays participants à un pont aérien d'aide depuis la Jordanie, a annoncé un premier largage de quatre tonnes de denrées alimentaires au-dessus du nord de Gaza.
L'ONU, l'UE, les Etats-Unis et d'autres pays insistent toutefois que l'acheminement d'aide par les airs ou la mer ne pouvait se substituer aux routes terrestres.
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