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Gambie: trois personnes jugées pour avoir accusé le président Jammeh d'animosité envers l'ethnie mandingue


Photo d'archives (16 avril 2016): manifestation à Banjul après la mort d'un haut responsable de l'opposition qui était en détention pour avoir mené une protestation réclamant la réforme électorale et la démission du président Yahya Jammeh.
Photo d'archives (16 avril 2016): manifestation à Banjul après la mort d'un haut responsable de l'opposition qui était en détention pour avoir mené une protestation réclamant la réforme électorale et la démission du président Yahya Jammeh.

Les trois hommes affirment à travers leur avocat avoir subi des violences en détention.

Trois hommes poursuivis pour avoir accusé le président gambien Yahya Jammeh d'animosité envers les Mandingues, ethnie à laquelle appartient le chef de l'opposition, ont comparu mardi devant un tribunal de Banjul, affirmant à travers leur avocat avoir subi des violences en détention.

Les trois prévenus, Ebrima Keita, Musa Fofana et Alasana Jallow, sont accusés d'avoir tenu les propos incriminés en mai. A l'audience de mardi devant le tribunal de première instance du Grand Banjul (Greater Banjul, la capitale et ses banlieues), leur avocat Abdoulie Fatty a affirmé qu'ils avaient été battus, menacés avec une arme et forcés à faire des aveux qui leur ont été dictés ou ont été écrits en leurs noms.

Selon l'acte d'accusation, aux alentours du 11 mai, les trois hommes ont dit que le pays était en ébullition, accusé les autorités d'avoir "enlevé" Solo Sandeng, un dirigeant de l'opposition arrêté lors d'une manifestation le 14 avril et décédé en détention peu après, et reproché au "président de ne jamais avoir aimé les Mandingues".

Yahya Jammeh est diola, ethnie commune à la Gambie et à la Casamance (sud du Sénégal), alors que le chef du Parti démocratique uni (UDP, principale formation de l'opposition), Ousainou Darboe, également arrêté lors d'une manifestation le 16 avril, est mandingue.

Le conseiller spécial de l'ONU pour la prévention du génocide s'est dit le 10 juin dans un communiqué "profondément alarmé" par un discours du président gambien au début du mois dans lequel il aurait qualifié les Mandingues d'"ennemis et d'étrangers", menaçant de les "tuer un par un".

M. Dieng s'était élevé contre ces déclarations "irresponsables et extrêmement dangereuses", et "la rhétorique au vitriol du président Jammeh", rappelant que "le discours de haine constituant une incitation à la violence peut être à la fois un signe annonciateur et un puissant facteur de déclenchement d'atrocités".

Lors de ce discours lors d'un rassemblement politique à Tallinding, à la périphérie de Banjul, selon l'enregistrement audio obtenu par l'AFP, le président Jammeh a affirmé que tous les fauteurs de troubles dans le pays étaient mandingues.

"Tout Mandingue qui veut rejoindre ce groupe devrait essayer pour voir", a-t-il dit, selon l'enregistrement, attribuant l'organisation des manifestations d'avril aux Mandingues.

"Sortez dans la rue demain et manifestez. Je n'enverrai pas la police, j'enverrai l'armée, et ils vous éradiqueront", avait-il dit.

Avec AFP

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