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Dans les ports kenyans, des milliers d’emplois menacés par les affréteurs étrangers


ARCHIVES - Une grue charge des conteneurs sur un navire dans le port de Mombasa, au Kenya, le 23 octobre 2019.
ARCHIVES - Une grue charge des conteneurs sur un navire dans le port de Mombasa, au Kenya, le 23 octobre 2019.

Les compagnies maritimes étrangères contrôlent jusqu'à 92 % du commerce international de fret au Kenya.

Au Kenya, environ 10 000 emplois pourraient être perdus, si des mesures ne sont pas prises pour protéger les entreprises locales, notamment celles qui déchargent des navires de fret et transportent des marchandises, avertissent les syndicats de travailleurs.

Avant même que ne survienne la pandémie de COVID-19, les entreprises kenyanes étaient déjà confrontées à une concurrence croissante de la part des chargeurs internationaux.

Peter Otieno, agent de dédouanement au port de Mombasa, affirme que son entreprise tente de se remettre de l'impact de la pandémie de Covid-19. Maintenant, il craint de se faire concurrencer par les compagnies maritimes internationales, qui ont commencé à offrir des services complets auparavant assurés par des entreprises kenyanes.

“Alors que nous avons laissé l'entreprise ouverte pour que les compagnies maritimes puissent continuer d’opérer, après avoir ouvert des bureaux, elles font désormais le dédouanement et les transports”, fait remarquer Peter Otieno.


Le Kenya n'a pas de navires commerciaux. Selon le Conseil des chargeurs d'Afrique de l'Est, les compagnies maritimes étrangères contrôlent jusqu'à 92 % du commerce international de fret du Kenya. La loi empêchait auparavant les compagnies maritimes mondiales de fournir des services supplémentaires, laissant plus d'affaires aux entreprises locales.

Mais depuis qu'elles ont remporté un procès au Kenya en 2017, ces compagnies maritimes ont élargi leurs opérations pour inclure le déchargement des marchandises, l'expédition et d'autres services. Dans le lexique de la stratégie commerciale, cette approche est connue sous le nom d'intégration verticale.

Les syndicats de travailleurs soutiennent que les expéditeurs internationaux ont un avantage car ils établissent le premier contact avec les clients et peuvent leur offrir des services complets en premier; ce qui coûte des emplois et des affaires aux locaux.


"Au cours de l'année écoulée, ici à Mombasa, nous avons perdu près de 50 membres dont les sociétés ont fermé”, rappelle Leonard Njiru, du Kenya International Freight and warehouse Association.

Pourtant, l'Organisation mondiale du commerce permet aux pays membres d'élaborer des réglementations pour protéger les entreprises locales contre la concurrence déloyale, lorsque les entreprises locales se disent lésées.

Mais pour le Shippers Council of Eastern Africa, une association qui regroupe des entreprise de fret, le modèle d'intégration verticale permet de simplifier les opérations et d'améliorer la productivité.

Mais le conseil ajoute qu'il comprend toutefois les préoccupations des travailleurs et appelle le Kenya à adopter des réglementations pour faire face aux pertes d'emplois.



Les entreprises de fret du port de Mombasa, qui luttent déjà pour faire face à l'impact de la pandémie du Covid, craignent toutefois d'être poussées à la faillite.

“Nous devons défendre les sociétés de dédouanement et de transit qui opèrent dans ce pays, car c’est un investissement des Kenyans locaux”, affirme Peter Otieno.

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