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Crise anglophone au Cameroun: l'Assemblée nationale réunie en session extraordinaire


Les militaires Cameroun sur un pont, en direction de Wum, en zone anglophone, le 6 décembre 2018. (VOA/Ministère de la défense)
Les militaires Cameroun sur un pont, en direction de Wum, en zone anglophone, le 6 décembre 2018. (VOA/Ministère de la défense)

Une session extraordinaire à l'Assemblée nationale camerounaise s'est ouverte vendredi à Yaoundé à la demande du président Paul Biya pour examiner un projet de loi sur la décentralisation du Cameroun, en proie à un conflit meurtrier dans ses deux régions anglophones.

"La mise en œuvre du statut spécial des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest sont au cœur du projet de loi en examen au cours de cette session extraordinaire", a indiqué la télévision d'Etat CRTV sur Twitter.

Le président de l'Assemblée nationale, Cavayé Yéguié Djibril, a assuré à l'ouverture de la session qu'il est question de "donner un coup d'accélérateur au processus de décentralisation".

Depuis deux ans, le conflit entre séparatistes anglophones et l'armée a fait plus de 3.000 morts, selon des ONG. Après avoir longtemps refusé tout débat, le président Paul Biya, qui dirige le Cameroun depuis 37 ans, avait organisé début octobre un "Grand dialogue national", avec pour ambition de mettre fin à la crise.

Cette réunion, boycottée par les indépendantistes, avait suggéré d'accélérer le processus de décentralisation, sans pour autant faire évoluer le système camerounais vers le fédéralisme, pourtant demandé par de nombreux participants.

Depuis le "Grand dialogue", la violence s'est intensifiée dans ces régions situées dans l'ouest du pays, à la frontière avec le Nigeria, ont dénoncé ces dernières semaines plusieurs ONG.

Cette session parlementaire durera au maximum 15 jours. Le Sénat se réunit également en session spéciale.

Le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), dispose d'une majorité écrasante à l'Assemblée nationale.

Reportées à deux reprises depuis 2017, des élections législatives doivent se tenir en février 2020, mais les deux principaux partis d'opposition ont annoncé début décembre les boycotter, notamment du fait de la guerre qui sévit dans les régions anglophones.

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