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Cameroun : report du procès des leaders anglophones


Maitre Monthé; ancien bâtonnier barreau du Cameroun s’adresse à la presse et aux avocats au Tribunal Militaire de Yaoundé, Cameroun, 2 février 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Maitre Monthé; ancien bâtonnier barreau du Cameroun s’adresse à la presse et aux avocats au Tribunal Militaire de Yaoundé, Cameroun, 2 février 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

La tension était vive mercredi matin au Tribunal Militaire de Yaoundé après l’annonce du renvoi au 13 février prochain du  procès des trois leaders anglophones poursuivis entre autres pour sécession et rébellion.

Certains responsables du Tribunal militaire de Yaoundé se sont en effet opposés à une communication que donnaient Maitres Monthé et Tchoungang aux avocats et à la presse sur ledit report. La situation a failli dégénérer dans l’enceinte du Tribunal militaire.

L’irruption du greffier en chef a mis les avocats en colère. Les avocats ont protesté contre cette violation de leur droit de s’exprimer.

Des avocats venus soutenir l’un de leur collègue en attente de jugement au Tribunal militaire de Yaoundé, Cameroun, 2 février 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Des avocats venus soutenir l’un de leur collègue en attente de jugement au Tribunal militaire de Yaoundé, Cameroun, 2 février 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

"Les bâtonniers Monthé et Tchoungang ont voulu faire une communication à l’endroit des avocats pour leur demander de ne pas se démobiliser suite au report du procès de notre confrère. C’est alors que le greffier en chef est venu arracher les téléphones nous interdisant même de toute sortie. Nous allons continuer le combat. Il ne faut plus que ce qui est dit par le Chef de l’Etat soit détourné par ceux qui " le mettre à exécution, souligne avec regret Maître Mandeng Antoine, l’un des avocats du collège d’avocats qui défend les trois leaders anglophones interpellés.

Un journaliste a été interpellé et conduit par les gendarmes au Secrétariat d’Etat à la défense, son matériel saisi.

Le greffier en chef du Tribunal militaire a interdit toute prise de vue et interviews avec les avocats. Seuls les média d’Etat sont autorisés.

La tension est montée d’un cran. Les entrées et sorties sont filtrées et toute le monde est systématiquement fouillé.

Le commissaire du gouvernement près du Tribunal militaire a été appelé à la rescousse et est parvenu à obtenir une brève concertation avec une délégation d’avocats du barreau camerounais.

Quand la tension a baissé, l’ancien bâtonnier Maitre Monthé a fixé alors ses collègues et la presse sur les raisons du report de l’ouverture du procès des trois leaders anglophones parmi lesquels, un avocat Camerounais.

Les chefs d’inculpations retenus contre les leaders anglophones du Tribunal Militaire de Yaoundé, Cameroun, 2 février 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)
Les chefs d’inculpations retenus contre les leaders anglophones du Tribunal Militaire de Yaoundé, Cameroun, 2 février 2017. (VOA/Emmanuel Jules Ntap)

Ce matin, une centaine d’avocats ont répondu présent au Tribunal militaire de Yaoundé. Ils sont venus soutenir l’un de leur collègue, Maitre Nkongho Agbor Balla, figure de proue du mouvement de grève qui a paralysé les deux régions anglophones du Cameroun.

Après la dissolution par le gouvernement Camerounais du consortium de la société civile anglophone, Maitre Balla et Dr Fontem, enseignant et animateur à la radio Mancho Bibixy avaient été interpellés. Ils sont poursuivis pour coaction d’acte de terrorisme, hostilité contre la patrie, sécession, révolution, insurrection, outrages à corps constitués et aux fonctionnaires, complicités d’actes de terrorisme, incitation à la guerre civile.

Ils encourent jusqu’à 20 ans de prison selon la loi Camerounaise.

Reportage d’Emmanuel Jules Ntap à Yaoundé

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