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Au moins vingt morts au Mali dans une attaque


Des soldats de l'ONU près de l'aéroport de Tombouctou, le 4 février 2016.
Des soldats de l'ONU près de l'aéroport de Tombouctou, le 4 février 2016.

Une vingtaine de personnes, dont des civils, ont péri lors d'une attaque de présumés jihadistes samedi dans le nord-est du Mali, près de la frontière nigérienne, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.

Les assaillants "ont profité de la foire hebdomadaire de Talataye pour faire un coup de main contre un poste du Mouvement pour le salut de l'Azawad (MSA, issu de l'ex-rébellion à dominante touareg)", dans les environs, a indiqué à l'AFP un conseiller du chef de cette localité, qui a requis l'anonymat.


Arrivés à bord de trois véhicules et en moto, ils parlaient peul, arabe et tamasheq (langue touareg), selon la même source, faisant état de quatre morts dans les rangs du MSA et de huit parmi eux, dont leur chef présumé, un Touareg.

Selon un enseignant de Tatalaye, Khalil Touré, "ils ont ouvert le feu sur un groupe d'individus qui se reposaient sous un arbre, faisant cinq morts sur place et deux blessés".

Dans un communiqué, le MSA a fait état samedi de sept civils tués, "des jeûneurs qui se reposaient sous des arbres" en cette période de Ramadan. Le mouvement déplore quatre tués et deux blessés, affirmant que "huit assaillants ont été mis hors d'état de nuire".

>> Lire aussi : Au moins 17 civils massacrés au Niger

Le 18 mai, au moins 17 civils nigériens avaient été tués lors de l'attaque d'un campement de nomades peuls par des hommes lourdement armés venus en moto du Mali, à une dizaine de km.

Il s'agissait certainement de représailles à une attaque au Mali qui avait fait de nombreux morts parmi les Touareg maliens, selon une source de sécurité nigérienne.

Une centaine de personnes, dont un grand nombre de civils, appartenant en particulier aux communautés peule et touareg ont péri ces derniers mois dans cette région à la suite d'attaques de groupes armés rivaux.

>> Lire aussi : Témoignages suite au massacre des civils touaregs au Mali

Les violences intercommunautaires "ne sont pas rares" à cette période dans la région "en raison des aléas climatiques qui rendent difficile l'accès à l'eau et aux pâturages", relevait le 4 mai le Comité international de la Croix-Rouge. "Ce qui est inhabituel cette année, c'est l'ampleur de ces violences".

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés ou dispersés par une intervention militaire lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit.

Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.

Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans le centre et le sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.

Avec AFP

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