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Arrestations lors des manifestations anti-Kabila en RDC


Lubumbashi, dans la commune de la Kenya, un minibus de transport en commun a été incendié, en RDC, le 15 novembre 2017. (VOA/Narval Mabila)
Lubumbashi, dans la commune de la Kenya, un minibus de transport en commun a été incendié, en RDC, le 15 novembre 2017. (VOA/Narval Mabila)

Une quarantaine de manifestants ont été arrêtés mercredi en République démocratique du Congo, selon un des mouvements à l'origine d'une journée de mobilisation contre le calendrier électoral qui prolonge de fait jusqu'à fin 2018 le pouvoir du président Joseph Kabila.

Un "délinquant" a été blessé par balles à Kinshasa et dix-neuf manifestants ont été arrêtés à Goma (6), Lubumbashi (7) et Matadi (6), a affirmé la Police nationale dans un communiqué.

Un minibus incendié à Lubumbashi (vidéo)
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Le communiqué mentionne des incidents isolés (pneus brûlés, bus incendié...) dans plusieurs villes et salue "la maturité" des Congolais "qui n'ont pas répondu à cet appel à manifester visant la déstabilisation des institutions"

La majorité présidentielle qui soutient M. Kabila a aussi salué "la grande maturité du peuple congolais" face à la "mauvaise foi et la supercherie de ces démocrates de façade".

Une quarantaine de manifestants ont été arrêtés dans l'est du pays, avait pour sa part indiqué le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), à l'origine de cette journée soutenue par le Rassemblement de l'opposition.

Les forces de sécurité avaient prévenu qu'elles se montreraient inflexibles. "Tout attroupement de plus de cinq personnes sera dispersé", a averti le chef de la police de Kinshasa Sylvano Kasongo. "Sans pitié", aurait-il ajouté d'après plusieurs médias.

"Les commentaires incendiaires des autorités de police avant les manifestations d'aujourd'hui sont extrêmement alarmants", a réagi le Haut commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Zeid Ra'ad Al Hussein. "J'appelle le gouvernement et les forces de sécurité à oeuvrer pour désamorcer les tensions au lieu de créer les conditions favorisant la répression, la confrontation et la violence".

Le Haut commissaire a appelé Kinshasa au "respect des droits à la liberté de réunion pacifique, d'association et d'expression", tout comme la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) la veille.

Sur le terrain, l'appel s'est traduit dans la capitale Kinshasa non par des manifestations, mais par une activité moins dense que d'habitude.

La circulation était dans l'après-midi plus fluide qu'un jour de semaine ordinaire sur les grands boulevards 30-Juin et Lumumba, alors que la vie paraissait normale dans les quartiers. La présence des forces de sécurité était discrète.

Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) a fait état de 27 arrestation dans la province du Nord-Kivu (est). A Goma, la capitale provinciale, "déjà plus de 15 personnes ont été arrêtées par la police, dont deux militants de la Lucha. A Kasindi (vers Béni), 12 militants ont été arrêtés", selon un membre de la cellule communication.

Dans la province voisine du Sud-Kivu, la Lucha déplore "l'arrestation de 13 militants" alors qu'ils lisaient un texte politique.

Plusieurs mouvements citoyens et une partie de l'opposition ont invité ce mercredi le "peuple congolais" à descendre "dans la rue" pour exiger "le départ de Joseph Kabila" dès la fin de cette année.

Incidents à Lubumbashi

Dans la capitale économique Lubumbashi (sud-est), la police a enregistré quelques incidents (barricades et pneus brûlés, bus incendié...).

Selon le correspondant de VOA Afrique sur place, dans la commune de la Kenya, un minibus de transport en commun a été incendié à 8h30, heure locale.

Toutes les activités étaient paralysées au grand marché de la Kenya. La situation est la même dans le quartier Tabac Congo où une voiture starlette a été incendiée. Le chauffeur est sorti du véhicule avec des brûlures graves au deuxième degré.

Mercredi matin, la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, s'est réveillée avec une présence policière nombreuse devant le bureau du gouverneur où le sit-in devait se tenir.

Il s'agit du premier appel à manifester depuis la publication le 5 novembre du calendrier électoral qui fixe au 23 décembre 2018 la date des élections.

Autorités et forces de sécurité ont prévenu qu'elles se montreraient inflexibles. "Tout attroupement de plus de cinq personnes sera dispersé", a averti le chef de la police de Kinshasa Sylvano Kasongo. "La police va arrêter tous ceux qui vont tenter de troubler l'ordre public", avait aussi lancé le patron de la police de Goma.

​Les forces de sécurité ont été déployées à tous les points chauds de la ville surtout vers le nord et l'ouest de la ville de Goma.

Des arrestations ont été signalées ici à Goma, comme dans le territoire de Beni vers le nord de la province.

A Goma la capitale provinciale, par peur, les commerces, le transport en commun ont ouvert à 60 %, sauf les banques et les grands marchés qui, eux, sont restés fermés.

A Butembo, alors que toutes les activées étaient paralysées à la suite de l'appel de la journée ville morte, un groupe armé Mayi Mayi a attaqué la prison centrale située près de la mairie où au moins un milicien a été tué et deux, blessés, selon des sources sur place à Butembo.

​Le gouvernement a dénoncé pour sa part "une frange de l'opposition qui se livre à des actes d'incitation au soulèvement populaire essentiellement dans certains quartiers de Kinshasa, de Lubumbashi et de Goma".

Sur le terrain, la circulation était mercredi matin plus fluide que d'habitude dans la capitale Kinshasa et la plupart des écoles étaient fermées.

Bukavu a plutôt vécu ce 15 novembre comme une journée ordinaire.

Au marché de Nyawera les activités se déroulent normalement, Bukavu, Sud-Kivu, RDC, 15 novembre 2017. (VOA/Ernest Muhero)
Au marché de Nyawera les activités se déroulent normalement, Bukavu, Sud-Kivu, RDC, 15 novembre 2017. (VOA/Ernest Muhero)

Aucun communiqué n'est passé sur les médias de la ville comme d'habitude en pareil cas pour fixer l'opinion sur une quelconque manifestation.

La mobilisation contre le président Joseph Kabila a été fermement contenue mercredi en République démocratique du Congo, à la grande satisfaction des autorités, de nouveau interpellées par les Nations unies sur le respect de la liberté d'expression.

Aucun incident majeur n'a marqué cette journée de mobilisation contre le calendrier électoral qui fixe les prochaines élections au 23 décembre 2018. Les organisateurs -opposition et mouvements citoyens- exigent le départ du président Joseph Kabila dès la fin de cette année.

Dans la capitale économique Lubumbashi (sud-est), la police a enregistré quelques incidents (barricades et pneus brûlés, bus incendié...). "Mon magasin est fermé, pas pour suivre le mot d'ordre des politiciens mais j'ai peur des pillages", a déclaré à l'AFP un commerçant.

Réaction de la majorité présidentielle et de l'ONU

La majorité présidentielle qui soutient M. Kabila a aussi salué "la grande maturité du peuple congolais" face à la "mauvaise foi et la supercherie de ces démocrates de façade".

Selon le communiqué signé par André-Alain Atundu Liongo, "la population congolaise dans son ensemble a superbement ignoré le mot d’ordre de ville morte lancée par certains activistes en mal d’inspiration dans le seul but de contrecarrer les initiatives du Chef de l’Etat dans la normalisation de la situation politique" de la RDC.

Une quarantaine de manifestants ont été arrêtés dans l'est du pays, avait pour sa part indiqué le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), à l'origine de cette journée soutenue par le Rassemblement de l'opposition.

Les forces de sécurité avaient prévenu qu'elles se montreraient inflexibles. "Tout attroupement de plus de cinq personnes sera dispersé", a averti le chef de la police de Kinshasa Sylvano Kasongo. "Sans pitié", aurait-il ajouté d'après plusieurs médias.

"Les commentaires incendiaires des autorités de police avant les manifestations d'aujourd'hui sont extrêmement alarmants", a réagi le Haut commissaire aux droits de l'homme des Nations unies, Zeid Ra'ad Al Hussein. "J'appelle le gouvernement et les forces de sécurité à oeuvrer pour désamorcer les tensions au lieu de créer les conditions favorisant la répression, la confrontation et la violence".

Le Haut-commissaire a appelé Kinshasa au "respect des droits à la liberté de réunion pacifique, d'association et d'expression", tout comme la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) la veille.

Sur le terrain, l'appel s'est traduit dans la capitale Kinshasa non par des manifestations, mais par une activité moins dense que d'habitude.

La circulation était dans l'après-midi plus fluide qu'un jour de semaine ordinaire sur les grands boulevards 30-Juin et Lumumba, alors que la vie paraissait normale dans les quartiers. La présence des forces de sécurité était discrète.

Dans la capitale économique Lubumbashi (sud-est), la police a enregistré quelques incidents (barricades et pneus brûlés, bus incendié...). "Mon magasin est fermé, pas pour suivre le mot d'ordre des politiciens mais j'ai peur des pillages", a déclaré à l'AFP un commerçant.

Au pouvoir depuis 2001, élu deux fois en 2006 et 2011, M. Kabila ne peut plus se présenter et son mandat a pris fin le 20 décembre 2016 selon l'actuelle Constitution.

Un accord pouvoir-opposition du 31 décembre 2016 prévoyait déjà l'organisation de la présidentielle au plus tard en décembre 2017.

Cet accord étant resté lettre morte, l'opposition rejette désormais le calendrier électoral présenté le 5 novembre et demande une "transition sans Kabila" dès le 1er janvier et des élections avant le 23 décembre 2018.

Les opposants évoquaient une nouvelle journée de mobilisation le 28 novembre avant celle de mercredi.

Des manifestations pour demander des élections et le départ du président Kabila avaient fait des dizaines de morts à Kinshasa en septembre et décembre 2016.

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