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Arrestation à Bangui de deux proches de John Tshibangu, un colonel insurgé de la RDC


Freddy Libeba au cachot à Bangui, Centrafrique, June 13 2017. (FIDH)
Freddy Libeba au cachot à Bangui, Centrafrique, June 13 2017. (FIDH)

Les autorités centrafricaines promettent de donner plus d’informations une fois que l’instruction judiciaire aura abouti.

Les autorités centrafricaines ont confirmé l’arrestation de deux membres du mouvement politico-militaire congolais Front du peuple congolais pour le changement et la démocratie (FPCCD), les accusant de tentative de déstabiliser leur pays mais aussi la RDC.

"Je confirme que les deux hommes ont bien été arrêtés. Ils sont impliqués dans des activités de déstabilisation du régime en Centrafrique, mais aussi en RDC ", a déclaré au téléphone à VOA Afrique le ministre centrafricain de la Sécurité et de l’Intérieur, Jean Serge Bokassa, refusant d’en dire plus.

Selon lui, une enquête est en cours et d’autres arrestations pourront suivre.

"Il y a d’autres acolytes qui pourraient être arrêtés. Et ils sont nombreux ici. Pour l’instant, nous laissons l’affaire entre les mains de la justice et nous pourrons décider plus tard de les extrader en direction de la RDC", a ajouté le ministre Bokassa.

Les autorités centrafricaines promettent de donner plus d’informations une fois que l’instruction judiciaire aura abouti.

"Deux de mes hommes ont été arrêtés il y a quatre jours à Bangui : le colonel Freddy Libeba, qui est mon adjoint chargé des opérations, et Alexandre Mithsiabu, le directeur des renseignements de notre mouvement. Ils ont les mains menottées depuis vendredi," a aussi confirmé pour sa part, John Tshibangu, colonel déserteur de l’armée Congolaise à la tête du FPCCD.

Selon le leader du FPCCD, ses deux collaborateurs étaient en visite en famille à Bangui.

Il dit craindre que ses collaborateurs soient exécutés si jamais les autorités centrafricaines les extradaient en RDC.

"Nous nous sommes soulevés car Joseph Kabila n’avait pas gagné les élections en 2011, et tout le monde le sait. Mais nous observions depuis un temps les négociations menées par les évêques et nous nous rendons compte que M. Kabila ne respecte pas l’accord signé. Nous ne pouvons pas le laisser faire car l’article 64 de la Constitution nous autorise à lui barrer la route par tous les moyens. C’est pour cette raison que nous nous étions soulevé," a affirmé John Tshibangu.

La Fédération internationale pour les droits de l’homme (FIDH), qui a été saisie de l’arrestation, dénonce les conditions carcérales dans lesquelles sont gardés les deux personnes et plaide contre leur renvoi en RDC.

"L’extradition de ces deux personnes en ce moment, avec un contexte aussi décrié par rapport à la situation sécuritaire, par rapport à un gouvernement qui veut absolument en découdre par des moyens anti-démocratiques avec ses adversaires, expose leur intégrité physique. Il y a beaucoup de risques d’exécution extra-judiciaire", affirme Paul Nsapu, secrétaire général de la FIDH en charge de l’Afrique.

Selon lui, "seul un procès véritablement équitable pourra déterminer s’il y avait réellement lieu d’arrêter des personnes qui se réclament opposantes au régime de Kinshasa et qui ont choisi de s’aligner sur un mouvement politico-armée".

Le FPCCD est un mouvement politico-militaire constitué autour du colonel John Tshibangu, un officier congolais qui avait rejeté la victoire du président Joseph Kabila à la présidentielle de 2011 et qui exige "la vérité des urnes".

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