Son père, Jean Moulounda, se dit très choqué. "Un père qui a sa fille en détention devrait avoir la possibilité de la visiter à chaque fois. Et c’est ça qui va réconforter la fille et moi aussi le père. Mais, pas de visite. Je ne sais pas ce qui se passe là-bas. Je ne sais même pas si elle est encore en vie ", a déploré le père de l’étudiante.
L’étudiante Chancelia Moulounda, en année de Master à l’Université Marien Ngouabi, détenue depuis 14 mois, est arrêtée pour complicité d’atteinte à la sûreté de l’Etat. On lui reproche d'avoir reçu plusieurs fois des transferts d’argent pour acheter les explosifs servant à casser la pierre à Kombe, dans le sud de Brazzaville.
Pour les ONG, il s’agit d’un dossier non consistant. Joe Washington Ebina dénonce une "distraction" des pouvoirs publics.
"Si le juge faisait les enquêtes, il va constater que beaucoup de gens utilisent les explosifs, c’est une activité normale et connue de tous. Mais comment casse-t-on la pierre ? Il ne faut pas instrumentaliser ces activités comme étant criminelles", a-t-il dénoncé.
L’activiste a ajouté : "Ce que nous ne comprenons pas c’est qu’une jeune dame qui a simplement aidé à récupérer des modiques sommes d’argent soit considérée comme une grande criminelle".
Selon Trésor Nzila Kendet, le directeur exécutif du Centre d’actions pour le développement (CAD), il s’agit ni plus ni moins d’une détention arbitraire. Et les ONG n’espèrent pas voir s’ouvrir rapidement le procès de la jeune dame.
"Le dossier ne va pas arriver au tribunal très rapidement, parce qu’ils ont été incapables de le faire pendant 14 mois. Pour nous, c’est de l’arbitraire pur et simple que nous condamnons et la conséquence doit être la libération", a-t-il déclaré.
Au cours de l’échange qu’ils ont eu avec les journalistes, les activistes des droits de l’Homme ont annoncé qu'ils vont saisir la Cour suprême, sans préciser la date.