L’atmosphère était explosive vendredi, au palais de Kigobe, siège de l’Assemblée nationale burundaise, dans la banlieue de Bujumbura. Les alliés de Hussein Rajabu, l’ancien président du CNDD-FDD, parti au pouvoir, ont bruyamment protesté contre la destitution de la présidente de l’Assemblée, Immaculée Nahayo, alors que celle-ci rentrait d’une mission à l’extérieur du pays.
Face à la presse, Hussein Rajabu a dénoncé « le désordre qui s’installe dans le pays. » Pour sa part, Immaculée Nahayo a déploré le fait qu’on ne lui ait pas donné le temps de se défendre. Parmi les accusations dont elle dit faire l’objet, Mme Nahayo a cité, entre autres, le fait d’être une partisane de Hussein Rajabu et d’avoir organisé, chez elle, des réunions de soutien à M. Rajabu. L’ex-présidente de l’Assemblée nationale burundaise a, en outre, indiqué que, ses adversaires l’accusent « de freiner le travail à l’Assemblée nationale. »
Son successeur, Pie Ntavyohanyuma, a assuré que tout s’est déroulé, dans le respect du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Selon les analystes burundais, le changement intervenu à la tête de l’Assemblée est « une revanche des intellectuels contre la machine politique mise en place par Hussein Rajabu. »