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L'ONU se prononce sur un texte condamnant Israël


Des dizaines de bombes lacrymogènes tirées par les troupes israéliennes tombent sur des manifestants palestiniens à la frontière de la bande de Gaza avec Israël, vendredi 8 juin 2018. (Photo AP / Khalil Hamra)
Des dizaines de bombes lacrymogènes tirées par les troupes israéliennes tombent sur des manifestants palestiniens à la frontière de la bande de Gaza avec Israël, vendredi 8 juin 2018. (Photo AP / Khalil Hamra)

L'Assemblée générale de l'ONU vote mercredi sur un projet de résolution condamnant Israël pour la flambée de violences meurtrières à Gaza, un texte auquel les Etats-Unis sont farouchement opposés.

Les pays arabes, qui soutiennent le projet, se sont tournés vers l'Assemblée générale après que Washington a utilisé son veto au Conseil de sécurité pour bloquer une résolution décrite par son ambassadrice, Nikki Haley, comme étant "grossièrement biaisée" contre Israël.

Le texte appelle à l'adoption de mesures pour protéger les civils palestiniens, après qu'au moins 129 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par des tirs israéliens depuis le début, fin mars, de manifestations le long de la clôture frontalière. Aucun Israélien n'a été tué.

Les Etats-Unis et Israël ont vivement critiqué le texte au motif qu'il ne mentionnait pas les islamistes du Hamas, qui contrôlent Gaza.

Le texte déplore un usage "excessif, disproportionné et indiscriminé de la force par les forces israéliennes contre les civils palestiniens" mais critique aussi "le tir de roquettes de la bande de Gaza contre des zones civiles israéliennes".

Pour tenter de contrer l'initiative arabe, les Etats-Unis vont introduire un amendement condamnant le Hamas pour le tir de roquettes sur Israël et pour avoir "incité à la violence" le long de la frontière, selon un texte consulté par l'AFP.

L'Assemblée de 193 pays votera d'abord sur l'amendement américain avant de passer au texte entier, présenté par l'Algérie et la Turquie au nom de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI).

Des diplomates s'attendent au rejet de l'amendement américain et à l'adoption de la résolution soutenue par les pays arabes. Reste à savoir combien de voix elle récoltera au vu de la forte opposition des Etats-Unis.

Contrairement à celles du Conseil de sécurité, les résolutions de l'Assemblée générale ne sont pas contraignantes et il n'y a pas de veto.

La session commencera à 15H00 (19H00 GMT) mais plusieurs responsables doivent s'exprimer avant le vote.

"Gaza n'est pas Jérusalem"

L'Assemblée générale de l'ONU avait tenu un vote tout aussi conflictuel sur le conflit israélo-palestinien en décembre, quand elle avait rejeté la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël et d'y transférer l'ambassade de son pays.

Nikki Haley avait averti à l'époque que Washington était en train de "noter les noms" des pays ayant soutenu la résolution, adoptée à 128 voix contre 9, avec 35 abstentions.

Soutenus par les pays arabes, les Palestiniens font du lobbying pour rallier autant de voix que celles rassemblées pour le vote sur Jérusalem.

Mais des diplomates occidentaux s'attendent à un grand nombre d'abstentions.

"Gaza n'est pas Jérusalem", a dit l'un d'entre eux, affirmant que le consensus était plus fort sur la nécessité d'une solution négociée sur Jérusalem que sur la responsabilité des morts palestiniens à Gaza.

Le résultat du vote sera une indication de l'opinion globale sur la crise israélo-palestinienne, alors que l'impasse persiste au Conseil de sécurité sur les moyens de répondre à la violence.

Israël et le Hamas se sont livrés trois guerres, et l'ONU a averti qu'un quatrième conflit pourrait facilement éclater.

Si elle est adoptée, la résolution chargerait le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres de préparer des propositions en vue d'"un mécanisme de protection international" pour les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie occupée.

Ces propositions pourraient aller de la mise en place d'une mission d'observation à une véritable force de maintien de la paix, mais chacune de ces options devrait nécessairement être approuvée par le Conseil de sécurité, où Washington a un droit de veto.

Avec AFP

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