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Une semaine de négociations commerciales intenses à Washington


Le ministre américain du commerce Wilbur Ross, avec en arrière plan, le président Donald Trump et le vice-président Mike Pence, le 22 mars à Washington.
Le ministre américain du commerce Wilbur Ross, avec en arrière plan, le président Donald Trump et le vice-président Mike Pence, le 22 mars à Washington.

Le temps est compté pour l'administration Trump qui négocie tous azimuts cette semaine avec ses principaux partenaires commerciaux, l'Union européenne, le Canada, le Mexique et la Chine, à l'approche d'échéances déterminantes notamment pour le traité de libre-échange Aléna.

Mardi, le secrétaire américain au commerce Wilbur Ross doit s'entretenir avec la Commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, sur les taxes douanières américaines de 25% sur les importations européennes d'acier et de 10% sur celles d'aluminium qui ont été provisoirement suspendues par la Maison Blanche jusqu'au 31 mai à minuit.

"A mesure que nous approchons de l'échéance du 1er juin, nous arriverons, je l'espère, à une conclusion raisonnable. Si tel n'était pas le cas, les taxes entreront en vigueur", a-t-il prévenu lundi.

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La Maison Blanche avait consenti le 1er mai à prolonger d'un mois un sursis accordé à l'UE, estimant que les deux parties pourraient surmonter leur différend commercial.

Pour exempter définitivement l'UE de ces taxes, Washington exige une plus grande ouverture du marché européen. Mais Bruxelles exige de son côté d'être exemptée des droits de douane américains de manière "complète et inconditionnelle" avant d'entamer toute discussion avec son partenaire américain.

Ces tractations se déroulent dans un contexte déjà tendu entre l'UE et Washington par la décision de Donald Trump de dénoncer l'accord nucléaire avec l'Iran.

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Mardi également, Washington va entamer de nouvelles tractations avec le vice-Premier ministre chinois, Liu He, en visite à Washington jusqu'à samedi.

"J'espère que les relations personnelles entre le président Donald Trump et le président chinois (Xi Jinping) faciliteront un accord", a commenté Wilbur Ross, tout en relevant l'écart important avant de parvenir à un compromis.

Sur la table des négociateurs, outre la réduction du déficit commercial des Etats-Unis de 200 milliards de dollars voulue par Washington, le dossier ZTE.

Les Etats-Unis, qui accusent le géant chinois des télécoms d'avoir violé ses engagements sur des embargos commerciaux contre l'Iran et la Corée du Nord, avait décidé mi-avril d'interdire pendant sept ans l'exportation de composants électroniques américains destinés au groupe chinois, comme les microprocesseurs indispensables à ses smartphones.

Cette décision a mis à genoux l'entreprise qui a annoncé la cessation de ses principales activités, à la suite de cette sanction.

Pour autant, Donald Trump a missionné son secrétaire au Commerce pour trouver une issue à cette situation, ce qui pourrait peser dans l'obtention d'un compromis plus global sur les échanges entre les deux pays.

Issue imminente pour l'Aléna?

Cette semaine pourrait surtout s'avérer cruciale pour le traité de libre-échange nord-américain (Aléna).

Les négociateurs américains, canadiens et mexicains travaillent depuis des mois à la modernisation de cet accord vieux de près d'un quart de siècle à la demande de Donald Trump qui l'a qualifié d'"horrible désastre" pour les entreprises et travailleurs américains.

Mais le président de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a exhorté l'administration Trump à faire connaître ses intentions sur l'Aléna d'ici jeudi soir si elle veut que le Congrès actuel puisse voter sur un éventuel nouvel accord.

A l'approche des élections de mi-mandat ("mid-terms") le 6 novembre, le compte à rebours a commencé pour les négociateurs de Donald Trump. Actuellement, le parti républicain contrôle le Congrès. Mais en cas de victoire des Démocrates à la Chambre des représentants début novembre, la dynamique pour le vote d'un Aléna renégocié pourrait changer.

L'administration Trump bénéficie actuellement d'une procédure dite "fast track" (ou "Trade Promotion Authority"), qui permet au président de faire voter les accords commerciaux par le Congrès sans que celui-ci ait la possibilité de les amender.

Pour l'heure, les élus n'ont pas signifié leur intention de prolonger cette procédure, bien que Donald Trump ait demandé à ce qu'elle soit étendue de trois ans. Faute de progrès sur cette question, les négociations pourraient être suspendues pendant de longs mois.

"Dans quelques semaines, le calendrier va commencer à jouer contre nous. Si nous ne faisons pas de progrès rapidement, nous n'en ferons sans doute pas avant la fin de l'année, et peut-être même pas du tout", avait reconnu Wilbur Ross la semaine dernière à l'occasion de la 48e conférence sur les Amériques.

Lundi, Donald Trump et le Premier ministre canadien Justin Trudeau ont toutefois fait savoir qu'ils entendaient conclure "rapidement" un accord.

Jusqu'à présent, les discussions ont surtout achoppé sur les "règles d'origine", Washington exigeant que les voitures fabriquées dans la zone Aléna soient davantage composées d'éléments américains.

Avec AFP

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