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Une force armée libyenne dit avoir frappé des rebelles tchadiens


L'Armée nationale libyenne (ANL) a frappé dimanche un "rassemblement de l'opposition tchadienne et de ses alliés" dans le sud de la Libye.

Une force libyenne a affirmé lundi avoir mené une frappe aérienne la veille contre l'opposition tchadienne dans le sud de la Libye dans le cadre d'une opération lancée mi-janvier pour lutter contre les groupes "terroristes et criminels".

L'Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le puissant maréchal Khalifa Haftar, a frappé dimanche un "rassemblement de l'opposition tchadienne et de ses alliés" dans le sud de la Libye, voisin du Tchad, a indiqué lundi un de ses porte-parole.

Les "mercenaires tchadiens ont essuyé de lourdes pertes en hommes et en matériel" dans la région de Murzouk" (sud), a-t-il ajouté sous couvert de l'anonymat sans qu'il soit possible de confirmer ce raid aérien de source indépendante.

Il était impossible de déterminer si les opposants tchadiens que l'ANL affirme avoir frappés dimanche ont un quelconque lien avec un groupe de rebelles tchadiens que la France dit avoir bombardés dans le nord du Tchad dimanche.

L'ANL avait annoncé mi-janvier le début d'une opération militaire visant selon elle à "purger le Sud des groupes terroristes et criminels".

Cependant, les Toubou, une minorité de Libyens à la peau noire vivant dans le sud et qui se plaignent régulièrement d'être discriminés dans ce pays majoritairement arabe, ont affirmé que l'ANL frappe leur communauté et non pas les rebelles tchadiens dans le cadre de cette opération.

Un chef toubou, Mohamad Aji, a ainsi cité en exemple des combats qui ont eu lieu vendredi.

L'ANL avait annoncé avoir combattu vendredi des "mercenaires tchadiens" dans la ville de Ghudduwah au sud de Sebha (650 km au sud de Tripoli).

Mais M. Aji a démenti cette affirmation. Selon lui, les combats ont opposé l'ANL à des Toubou libyens --et non tchadiens-- qui s'opposaient à l'entrée d'une force des tribus arabes d'Awled Souleimane et d'al-Zwei dans leur ville.

Les Toubous vivent à cheval sur la Libye, le nord du Tchad et du Niger.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, le sud de la Libye est le théâtre d'une lutte fratricide entre la communauté toubou et plusieurs tribus arabes notamment pour le contrôle des routes transfrontalières, par lesquelles transitent migrants et produits de contrebande.

Dans le nord de la Libye, deux autorités se disputent le pouvoir, un Gouvernement d'union nationale (GNA) basé dans la capitale Tripoli et soutenu par la communauté internationale, et dans l'Est, un cabinet parallèle appuyé par l'ANL.

Le ministre de l'Habitat de ce cabinet, Ali Othman, un Toubou, a démissionné dimanche de son poste pour dénoncer "un nettoyage ethnique" de sa communauté conduit par l'ANL, selon la lettre de la démission dont une copie est parvenue lundi à l'AFP.

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