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Une cour africaine ordonne la libération d'un homme d'affaires colombien


Un homme passe devant un graffiti indiquant "Liberté pour le diplomate Alex Saab, séquestré par le gouvernement du Cap-Vert" à Caracas, le 23 février 2021.
Un homme passe devant un graffiti indiquant "Liberté pour le diplomate Alex Saab, séquestré par le gouvernement du Cap-Vert" à Caracas, le 23 février 2021.

La Cour de justice des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a ordonné lundi au Cap-Vert de libérer l'homme d'affaires colombien Alex Saab, un proche du président vénézuélien Nicolas Maduro, et de mettre fin aux procédures d'extradition vers les Etats-Unis à son encontre.

Axel Saab, 49 ans, est accusé par Washington de tirer les ficelles d'un vaste réseau ayant permis au dirigeant socialiste Nicolas Maduro et à son régime de détourner à leur profit de l'aide alimentaire à destination du Venezuela.

Inculpé en juillet 2019 à Miami (sud-est des Etats-Unis) pour blanchiment d'argent, il avait été interpellé lors d'une étape technique de son avion au Cap-Vert le 12 juin 2020. Après sept mois de détention provisoire, l'homme d'affaires a été placé en résidence surveillée en janvier.

Le 4 janvier, la justice capverdienne avait confirmé en appel son extradition, autorisée en première instance en août.

Dans un arrêt rendu lundi, la Cour de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), estime que son interpellation le 12 juin 2020 n'a pas de base juridique puisque la "notice rouge" d'Interpol (demande d'arrestation à des fins d'extradition émise par les Etats-Unis) est datée du lendemain, le 13 juin.

La Cour "ordonne" au Cap-Vert de "libérer immédiatement" Alex Saab et de mettre fin à "toutes les procédures visant à extrader (M. Saab) aux Etats-Unis". En outre, le Cap-Vert devra lui verser 200.000 dollars (167.000 euros) d'indemnités pour les "dommages moraux subis en raison de sa détention illégale".

"Nous avons toujours soutenu que l'arrestation et la détention de Saab étaient clairement illégales et nous espérons que les autorités capverdiennes le reconnaîtront et se conformeront à la décision du tribunal", a commenté dans un communiqué Femi Falana, l'avocat nigérian qui a défendu Alex Saab devant la Cour de la Cédéao, qui siège au Nigeria.

Sollicitées par l'AFP, les autorités capverdiennes n'ont pas réagi dans l'immédiat.

Avec son associé Alvaro Pulido, également inculpé pour blanchiment, M. Saab aurait transféré 350 millions de dollars (285 millions d'euros) hors du Venezuela sur des comptes étrangers qu'ils possédaient ou contrôlaient. Les deux hommes encourent aux Etats-Unis jusqu'à 20 ans de prison.

L'opposition vénézuélienne décrit Alex Saab comme une "figure de proue" du pouvoir de M. Maduro. Caracas, qui a accordé à M. Saab la nationalité vénézuélienne et le titre diplomatique d'"envoyé spécial", considère sa détention sur l'archipel africain comme "arbitraire".

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