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Un opposant écroué pour avoir diffamé le ministre de la Justice


Affiche électorale du Parti démocratique du Guinée équatoriale (PDGE), dans une rue déserte de Malabo, le 25 avril 2016.
Affiche électorale du Parti démocratique du Guinée équatoriale (PDGE), dans une rue déserte de Malabo, le 25 avril 2016.

Un opposant guinéen a été inculpé et écroué vendredi à Conakry pour "diffamation" à l'encontre du ministre de la Justice, qu'il a reconnu avoir faussement accusé d'avoir fait partie de rebelles ayant attaqué la Guinée il y a une vingtaine d'années, a-t-on appris auprès de son avocat.

Faya Millimouno, chef du Bloc libéral (opposition), avait le 26 juillet, lors de l'inauguration du siège de son parti, accusé le ministre de la Justice, Mohamed Lamine Fofana, d'avoir fait partie des rebelles ayant mené des opérations en Guinée entre 2000 et 2002 et d'avoir été leur porte-parole.

Des hommes armés venus du Liberia et de la Sierra Leone voisins, alors en proie à des guerres civiles, avaient attaqué la Guinée, y faisant, officiellement, des centaines de morts.

M. Millimouno avait reconnu jeudi devant la presse avoir fait une erreur d'homonymie et présenté ses excuses au ministre qui, au moment de ces attaques, était enseignant à l'université de Dakar.

L'opposant avait été interpellé jeudi, auditionné pendant plusieurs heures puis placé sous contrôle judiciaire. Venu se présenter vendredi au tribunal, il a été placé sous mandat de dépôt et conduit à la prison civile de Conakry, selon un journaliste de l'AFP.

"Notre client a regretté les faits", a déclaré vendredi son avocat, Gabriel Kamano.

Avant cette nouvelle affaire, M. Millimouno était déjà sous contrôle judiciaire et "la loi ne permet pas deux contrôles judiciaires. C'est pourquoi il a été placé sous mandat de dépôt" vendredi, a expliqué à l'AFP une source judiciaire.

Faya Millimouno avait le 9 avril été placé sous contrôle judiciaire pour "attroupement illégal et troubles à l'ordre public". Il avait alors été arrêté avec 12 de ses partisans à Conakry alors qu'ils voulaient manifester devant le Parlement pour dénoncer la prorogation, en janvier, par le chef de l'Etat guinéen Alpha Condé, du mandat des députés.

L'installation d'une nouvelle Assemblée, initialement prévue en septembre-octobre 2018, a été reportée sine die.

Le Bloc libéral fait partie du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) qui veut empêcher M. Condé de briguer un troisième mandat.

M. Condé, 81 ans, n'a jusqu'à présent pas annoncé de modification de la Constitution afin de pouvoir se représenter en 2020, au terme de son deuxième mandat, mais plusieurs de ses déclarations ont été interprétées en ce sens.

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