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Un groupe reconnaît 250 cas d'empoisonnement au mercure avant 1950 en Suisse


Le président suisse Johann Schneider-Ammann (5ème) et le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa (6ème) posent avec des fonctionnaires lors d'une visite au Campus Biotech à Genève le 17 octobre 2016.
Le président suisse Johann Schneider-Ammann (5ème) et le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa (6ème) posent avec des fonctionnaires lors d'une visite au Campus Biotech à Genève le 17 octobre 2016.

L'entreprise suisse de chimie et de biotechnologie Lonza a reconnu samedi qu'au moins 250 employés de son usine de Viège dans le canton du Valais avaient été empoisonnés par la pollution au mercure générée par ses activités industrielles avant les années 1950.

Une enquête commune de la chaîne de télévision suisse RTS et des quotidiens Le Temps, le Nouvelliste et le Walliser Bote (Valais Libre) a révélé qu'un grand nombre d'employés de Lonza avaient souffert d'une intoxication au mercure entre les années 1920 et 1940.

Interrogée au sujet de ces révélations, Lonza a déclaré aux médias suisses, puis confirmé à l'AFP, qu'elle avait engagé un historien pour procéder à des recherches sur la question.

Ce travail de recherche, à partir d'archives internes et extérieures à la firme, a montré que 250 employés de l'usine de Lonza à Viège avaient subi une intoxication au mercure, a écrit l'entreprise dans un mail.

Lonza, qui a utilisé du mercure en tant que catalyseur chimique pour ses produits industriels entre 1917 et 2013, a aussi affirmé que sa direction avait pris à l'époque les mesures adéquates sur le plan sanitaire.

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La société a prévu des examens de contrôle médical pour ses employés et limité leur exposition au mercure, avec par exemple le lavage des vêtements de travail sur le site de production, selon ce mail.

Lonza a également souligné que seuls quelques cas décrits dans les archives avaient été qualifiés de graves.

Selon la firme, les compagnies d'assurances ont couvert les frais médicaux lorsque les pathologies présentées par les employés ont été identifiées comme étant des maladies professionnelles. En outre, a-t-elle souligné, rien n'indique qu'un employé affecté soit mort des suites de son exposition au mercure.

Selon les médias suisses, l'enquête historique a montré que la firme et les autorités cantonales étaient conscientes de l'ampleur de la pollution au mercure dans la région bien avant la révélation publique de ce désastre environnemental il y a quelques années.

La quantité de mercure déversée par Lonza dans un canal situé à proximité de ses infrastructures entre les années 1930 et 1976 était inférieure aux normes légales de l'époque, mais le mercure s'est accumulé dans les couches sédimentaires et la boue polluée, que les habitants de la région ont utilisée en tant que fertilisant pour les cultures.

Alors que la contamination du canal était connue depuis les années 1970, la pollution du sol n'a été mise en évidence qu'en 2011, déclenchant de grands travaux d'assainissement entamés fin 2017.

Selon l'enquête commune rendue publique samedi, la firme et les autorités cantonales connaissaient au moins depuis les années 1970 l'ampleur du problème.

Le coût des travaux d'assainissement devrait s'élever à 51 millions de francs suisses (55 millions de dollars, 44 millions d'euros) et Lonza a accepté d'y prendre part à hauteur de 47,5 millions, selon l'agence de presse ATS.

Avec AFP

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