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Thaïlande: l'opposition pousse les manifestants à occuper d'autres ministères


Manifestation anti gouvernement à Bangkok devant le ministère des Finances. 26 novembre 2013 (Reuters)
Manifestation anti gouvernement à Bangkok devant le ministère des Finances. 26 novembre 2013 (Reuters)

Les manifestants anti gouvernement étendent leurs protestations aux principaux bâtiments de l'Etat à Bangkok. Ils exigent la démission du Premier ministre, qui fait face à un vote de confiance au parlement.

Plusieurs milliers de manifestants de l'opposition ont encerclé le ministère de l'Intérieur mardi à Bangkok, et ont promis d’y passer la nuit. Ils en ont fait de même lundi au ministère des Finances et des Affaires étrangères, et ils campent devant plusieurs bâtiments gouvernementaux pour réclamer la démission du Premier ministre Yingluck Shinawatra.

Pour eux, le gouvernement est contrôlé par le frère du chef du gouvernement, l’ex-premier ministre exilé Thaksin Shinawatra, accusé de corruption.

Le parti démocrate d'opposition qui a lancé le débat de censure au Parlement, est à la tête des protestations. Mme Yingluck, dont le parti Pheu Thai domine le Parlement, a déclaré aux parlementaires mardi, qu’elle ne démissionnera pas. «Les accusations sont dures et injuste pour moi, qui suis le chef de ce gouvernement depuis deux ans», a-t-elle déclaré.

La police anti émeute devant le Parlement à Bangkok, le 26 novembre 2013. (Reuters)
La police anti émeute devant le Parlement à Bangkok, le 26 novembre 2013. (Reuters)

Ce sont les plus importantes manifestations de rue en Thaïlande depuis 2010, lorsque plus de 90 personnes ont été tuées dans la répression militaire contre une manifestation de l'opposition. Cette fois-ci, le Premier ministre a insisté pour que l'armée n’utilise pas la violence contre les protestataires.

Mais lundi, le gouvernement a élargi une loi sur la sécurité en cas d'urgence, donnant à la police de larges pouvoirs pour faire face aux manifestations. Celle-ci dit avoir trouvé une grenade non explosée près d'un bureau du Parti démocrate à Bangkok. Un mandat d'arrêt a été lancé contre l’ancien leader démocrate et meneur du mouvement de protestation, Suthep Thaugsuban, qui a appelé à occuper encore plus de ministères mercredi.

Les manifestations de masse ont été déclenchées il y a quelques semaines par une loi d'amnistie qui aurait permis à Thaksin Shinawatra de rentrer chez lui et d'éviter une peine d'emprisonnement de deux ans pour corruption.

Bien que le projet de loi ait été rejeté par le Sénat, l'opposition a continué la protestation, alors que des manifestants pro-gouvernementaux tiennent leur propre rassemblement dans un stade de Bangkok, jurant ne pas partir tant que l’opposition continuera son mouvement de protestation.

Des manifestants pro gouvernement à Bangkok avec une photo du Premier ministre Yingluck Shinawatra et son frère Thaksin Shinawatra, le 19 novembre 2013.
Des manifestants pro gouvernement à Bangkok avec une photo du Premier ministre Yingluck Shinawatra et son frère Thaksin Shinawatra, le 19 novembre 2013.

Cette situation a incité plusieurs pays à exprimer leur inquiétude. Le Département d'Etat américain a déclaré lundi être "préoccupé par la tension politique croissante en Thaïlande", et a exhorté "les différentes parties à s'abstenir de toute violence, faire preuve de retenue et respecter l'état de droit", ajoutant que "la violence et la saisie de biens publics ou privés ne sont pas des moyens acceptables de résoudre les divergences politiques."

Yingluck Shinawatra est devenue Premier ministre en 2011. Son frère, Thaksin, a été renversé par des manifestations de rue en 2006 et reconnu coupable de corruption. Il vit en exil pour échapper aux charges qui, selon lui, sont politiquement motivées.
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