On l’appelle « l’homme le plus chanceux du monde » pour être sorti miraculeusement indemne du massacre du coup d’Etat du 15 octobre 1987.
Cet après-midi là, Sankara et certains de ses collaborateurs sont en pleine séance de travail lorsqu’ils sont pris d’assaut par un commando de militaires armés. Bilan 13 morts.
Mais une personne a pu sortir indemne de cet assaut. Il s’agit d’Alouna Traoré qui était alors un proche collaborateur de Sankara. Notre envoyé spécial Bagassi Koura a retrouvé ce témoin exceptionnel à Ouagadougou.Dans cet entretien, il revient sur l’attaque qui a couté la vie au père de la Révolution burkinbè.
« Pour la petite histoire, moi je suis allé en mission le 14 et le 15 a notre rencontre de 16h00, je devais faire le compte-rendu de ma mission, explique t-il. A peine j’ai eu le temps de commencer, on a entendu des crépitements de balles ».
« Le leader de la Révolution a été abattu a bout portant. Il était le premier à sortir de la salle, il a été criblé de balles » et les autres ont subi le même sort, explique M. Traoré qui vit désormais retirer hors de Ouagadougou depuis des années.
« Avant de sortir de la salle, il nous a dit, c’est de lui qu’on a besoin. Et il a tiré sa chemise vers le bas et il est sorti les mains en l’air. Il n’a tiré sur personne », dit-il au sujet du Capitaine Sankara.
Comment a t-il pu s’en sortir ? « Je ne sais pas. C’est le seigneur. J’étais le dernier à sortir de la salle. Je pense que nos assaillants ont dit « le travail est fini ». Franchement je ne sais pas ».
Jeudi 15 octobre 2015, plusieurs milliers de personnes se sont réunies à la place des martyrs de Tampouy dans le nord de la capitale burkinabè pour commémorer le 28eme anniversaire de la mort de Thomas Sankara.