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Suspension d'une taxe sur l'arachide pour faire revenir les acheteurs chinois au Sénégal


Un ouvrier arrange, le 22 mars 2005, un tas d'arachide au point de collecte de la SONACOS (Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal) de Lyndiane, à la périphérie de Kaolack.
Un ouvrier arrange, le 22 mars 2005, un tas d'arachide au point de collecte de la SONACOS (Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal) de Lyndiane, à la périphérie de Kaolack.

Le gouvernement sénégalais a annoncé la suspension d'une taxe à l'exportation sur l'arachide, principale production du pays, cette mesure instituée en 2016 ayant provoqué un départ des commerçants chinois et une mévente de la production locale.

"Le président de la République a pris la décision de suspendre la taxe à l'exportation sur l'arachide pour une meilleure pénétration des marchés cibles", selon un communiqué publié mercredi soir après le Conseil des ministres.

Cette taxe à l'exportation était de 40 francs CFA (0,06 euro) par kg pour l'arachide décortiquée et 15 francs CFA (0,02 euro) pour l'arachide en coque.

La mesure avait été prise en 2016 pour permettre un meilleur fonctionnement des huileries locales, à court d'arachide pour produire de l'huile et d'autres produits dérivés, à cause notamment des négociants chinois qui raflaient la production locale en proposant aux producteurs des prix plus élevés, frisant parfois 300 FCFA (0,45 euro) le kg.

L'Etat a cette année reconduit le prix de 210 francs CFA (0,32 euro) le kg mais les commerçants chinois ou leurs intermédiaires, habituellement visibles pendant cette période sur les marchés, sont absents à cause de cette taxe, selon des responsables et des acteurs du monde rural.

De nombreux producteurs d'arachide sont en conséquence confrontés à un problème d'écoulement de leur production, selon les mêmes sources.

La Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (Sonacos, publique), principale huilerie du pays, n'est pas en mesure d'absorber toute la production, estimée cette année à 1.400.000 tonnes, un record, contre 950.000 tonnes l'année dernière.

"Il n'y a quasiment que la Sonacos" pour acheter l'arachide. "Les quatre autres huiliers (locaux) ne sont pas entrés (dans la commercialisation. Les Chinois ne sont pas là", a expliqué jeudi à l'AFP un responsable de la Sonacos sous le couvert de l'anonymat.

"En suspendant la taxe à l'exportation, on pense pouvoir créer les conditions d'une bonne commercialisation", a-t-il ajouté.

La Sonacos (anciennement Suneor) est quasiment totalement contrôlée par l'Etat, depuis le rachat en 2015 des parts du groupe français Advens qui peinait à redresser la filière.

L'arachide est le premier secteur pourvoyeur d'emplois au Sénégal et mobilise officiellement plus de 60 % des producteurs ruraux du pays. La filière connaissait depuis plusieurs années un déclin de la production, dû notamment à un déficit pluviométrique et une chute des cours.

Avec AFP

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